Photo : Slimene S.A. La Minurso, «la seule mission de paix dépourvue d'un mandat de surveillance des droits de l'homme.» Les Etats-Unis, qui ne reconnaissent pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, dixit un rapport de 2004 élaboré par Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale et secrétaire d'Etat au Commerce des Etats-Unis alors, saisiront-ils les prochaines consultations sur la question du Sahara occidental au Conseil de sécurité pour clarifier officiellement leur position sur cette question ? L'institution onusienne prévoit de se réunir les 15 et 27 avril sous la présidence de l'ambassadeur colombien Nestor Osorio pour examiner le rapport sur le Sahara occidental que leur soumettra Ban Ki-moon et adopter une résolution sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies sur le référendum au Sahara occidental (Minurso) qui arrive à expiration fin avril. Deux ONG américaines de poids sont montées cette semaine au créneau. La première, le Centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFK Center, siège à Washington) a appelé le Secrétaire général de l'ONU à recommander la mise en place d'un mécanisme de surveillance « permanent et impartial » des droits de l'homme dans son prochain rapport. La présidente du Collectif des défenseurs des droits de l'homme sahraouis (Codesa), Mme Aminatou Haidar a adressé une lettre similaire. « La situation politique incertaine dans les territoires sahraouis occupés ainsi que l'absence d'une structure internationale de surveillance des droits de l'homme ont eu des conséquences désastreuses sur les droits du peuple sahraoui », déplorent les deux organisations qui rappellent que la Minurso a été créée en 1991 pour mettre en œuvre un référendum sur l'autodétermination qui n'a pas encore eu lieu. La seconde, la Fondation américaine pour le Sahara occidental, US-Western Sahara Foundation (USWSF). Dans une lettre au président du Conseil, signée par une soixantaine de personnes, dont des membres du Congres américain, des organisations non-gouvernementales des Etats-Unis, du Canada, de France, du Danemark, de Finlande, des Pays-Bas, du Portugal, d'Espagne, de Suède, du Royaume-Uni, elle lui a demandé d'introduire un mécanisme de surveillance des droits de l'homme dans le mandat de la Minurso, « la seule mission de paix dépourvue d'un mandat de surveillance des droits de l'homme ». Même si les violences commises contre les Sahraouis ont fait l'objet de rapports et de témoignages d'Amnesty International, Human Rights Watch, Freedom House, l'Organisation mondiale contre la torture, Reporters Sans Frontières, le Département d'Etat américain !