Est-ce que les nouvelles mesures prises par le gouvernement s'adaptent au mode opératoire de la PME ? » C'est par cette question que l'ambassadeur d'Italie en Algérie, Giampaolo Cantini a répondu à une autre question sur le climat des affaires en Algérie après la promulgation des nouvelles lois protectionnistes. « Je ne peux commenter ces mesures, il faut laisser le terrain mesurer leurs effets. Ce que je peux dire c'est qu'il y a un fort intérêt de l'industrie italienne d'investir davantage en Algérie, en raison notamment de la proximité géographique et des bonnes relations bilatérales », a indiqué M. Cantini lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'ambassade, en notant que « l'objectif tracé par le gouvernement algérien de développer le tissu de la petite et moyenne entreprise, nécessite une flexibilité dans les conditions d'investissement ». Tout en signalant que l'Italie peut apporter son expérience en matière d'essor des PME/PMI en Algérie, M. Cantini estime que « si on veut attirer les PME italiennes, il faut tenir compte d'un certain nombre d'éléments, notamment en garantissant des facilitations en termes de procédures administratives et douanières », a-t-il dit. A noter que l'Italie occupe une place de choix dans les échanges commerciaux de l'Algérie, puisqu'elle arrive en deuxième position dans la liste des fournisseurs et des clients de notre pays avec un volume des échanges estimé pour le premier semestre 2009 à 4 milliards de dollars d'exportations algériennes vers l'Italie, contre 2,15 milliards de dollars d'importations à partir de ce pays. Si les principales exportations algériennes se limitent aux hydrocarbures, les exportations italiennes vers l'Algérie sont à 60% constituées de biens d'équipements, suivies des produits alimentaires. L'Italie qui plaçait l'Algérie comme deuxième destination de ses entreprises de travaux publics au niveau mondial, regrette « une forte prévalence des adjudications en faveur des entreprises chinoises ». Des journées italiennes à Oran « Nous avons remarqué une agressivité commerciale de la part des entreprises chinoises. Des projets qui allaient traditionnellement aux entreprises italiennes sont attribués à des entreprises chinoises. C'est une nouvelle donnée avec laquelle il faudra traiter », a souligné le directeur de l'Institut du commerce extérieur italien, Samuel Porsia, qui précise toutefois qu'il n'y a pas eu de retrait des entreprises italiennes pour autant. Dans le but d'élargir le champ de la coopération algéro-italienne, la représentation diplomatique italienne a décidé d'organiser des journées économico-culturelles à Oran du 4 au 7 octobre prochain. « Les journées italiennes d'Oran » comportent dans le volet économique entre autres manifestations, une conférence sur l'arbitrage commercial, une présentation des opportunités dans le secteur du BTPH en Oranie, une table ronde avec des experts italiens de la région de l'Umbria sur le développement de la filière lait en Algérie, ainsi que la visite d'une délégation de la Sicile spécialisée dans le secteur de la pêche. Le volet culturel se traduira en outre par des projections de films italiens, des concerts de musique classique, des conférences et débats à l'université d'Es Senia et une exposition sur le rôle stratégique de l'industrie italienne. Interrogé sur la véracité ou non de l'information consistant en l'achat par l'Algérie de quatre frégates italiennes pour une valeur de quatre milliards de dollars, l'ambassadeur d'Italie s'est contenté de dire : « Certaines informations sur le plan factuel ne sont pas correctes. » Ceci et de noter que la date du sommet algéro-italien n'a pas encore été fixée.