Lors d'un sit-in «ouvert», des centaines de patriotes ont investi, hier, la place des Martyrs pour revendiquer un statut particulier et une reconnaissance par l'Etat des sacrifices qu'ils ont consentis durant la décennie noire. «Nous ne sommes pas des meneurs de trouble. Nous avons organisé ce sit-in ouvert pour inviter les autorités à promulguer un statut particulier, une couverture sociale et une reconnaissance pour ce qu'on a fait pour la République», a déclaré leur porte-parole, Tarek Chekrouni. Au nom des 90.000 patriotes qui existent sur le territoire national, il interpelle les pouvoirs publics de leur attribuer des indemnités et des pensions dignes. Il a notamment affirmé que les participants au sit-in se comptent par milliers et que d'autres continueront à arriver jusqu'à ce que leurs revendications soient admises. Pour sa part, Ali Bouguettaya, un patriote de Blida, souhaite que les autorités commencent par les ayants droit des victimes décédées et les blessés. Il faut, toujours d'après lui, examiner ensuite la situation des éléments radiés et agir pour leur réinsertion professionnelle. «Nous revendiquons, entre autres, l'application des articles 61 et 62 de la Constitution qui stipulent que tout citoyen algérien doit loyalement protéger sa nation. Nous avons protégé les services publics et nous continuerons à le faire pour l'Algérie. Nous n'avons aucune appartenance ou tendance politique». Selon lui, le wali de Blida, contacté il y a deux mois, s'est montré compréhensif par rapport à leurs préoccupations et a accepté d'augmenter leurs pensions de 20%. Il a ajouté que ce wali s'est également engagé à transmettre leur plateforme de revendications aux autorités pour que ces dernières la transmettent au président de la République. «Nous voulons que justice soit rendue à cette catégorie d'Algériens engagés dans la lutte antiterroriste», a-t-il conclu. D'autres protestants revendiquent des pouvoirs publics à assurer une prise en charge pour les patriotes atteints de maladies chroniques.