Un dimanche très mouvementé à Alger. Cette fois-ci, d'autres catégories socioprofessionnelles vont monter au créneau pour demander ce qu'elles considèrent être leurs droits. Des policiers révoqués, des Patriotes, des GLD ainsi que les familles victimes du terrorisme ont décidé d'observer des sit-in aujourd'hui dans la capitale devant les sièges de la DGSN, la place des Martyrs et le Palais du gouvernement, a-t-on appris auprès des organisateurs de ces actions. Des policiers révoqués ont décidé de revenir à la protestation à travers l'organisation d'un sit-in, le cinquième du genre, devant le siège de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) dimanche “afin de revendiquer la mise en place de la commission de suivi créée par le général-major Hamel”. Ils espèrent que le DGSN prendra, dans les faits, en charge ce dossier définitivement à l'instar du dossier des gardes communaux qu'il a eu à gérer et à régler. “Le général Hamel a chapeauté personnellement le dossier de ces derniers et a réussi à satisfaire leurs revendications”, nous déclarent-ils. Selon les organisateurs, la commission devrait étudier leur dossier le plus tôt possible. “Des cadres de la police nous ont donné des assurances, lors des dernières réunions, pour étudier nos revendications au cas par cas mais après plusieurs semaines, rien de concret n'a été fait”, déplorent-ils. Ces derniers démentent, dans le sillage, les informations qui font état de la réintégration de quelques-uns de leurs collègues. “On nous a informé que le DGSN a envoyé une instruction aux chefs de sûreté de wilaya pour la prise en charge sociale de nos problèmes au niveau des autorités locales pour nous procurer des postes de travail, nous ne demandons pas de la charité mais plutôt notre réintégration dans les rangs de la police”, ajoutent nos interlocuteurs. Les policiers révoqués, qui se sont constitués dans une coordination, ont élaboré une nouvelle plate-forme de revendications qu'ils vont remettre au DGSN aujourd'hui pour demander la réintégration de toutes les personnes licenciées “abusivement” ou celles qui ont été victimes de poursuites judiciaires et qui ont été innocentées ou radiées pour des raisons disciplinaires. Les protestataires exigent, aussi, des indemnités dans le cadre de leur mission dans la lutte contre le terrorisme tout comme leur droit à un logement décent. Sit-in illimité des patriotes à la place des martyrs Après les gardes communaux, c'est au tour des Patriotes d'organiser des sit-in. à cet effet et afin de mobiliser un plus grand nombre, un appel vient d'être lancé à tous les Patriotes et les GLD au niveau national pour participer à ce rassemblement ouvert qui sera organisé à partir d'aujourd'hui à la place des Martyrs à Alger. “Nous ne quitterons pas les lieux jusqu'à la satisfaction de nos revendications”, nous précise le représentant des Patriotes du centre du pays. Au même moment, la Coordination des Patriotes a lancé, de son côté, une pétition pour observer un autre sit-in demain lundi devant le siège du Conseil de la nation pour remettre une plate-forme de revendications au président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Selon les représentants des Patriotes, le sit-in sera pacifique et vise à “attirer” l'attention des pouvoirs publics sur leur situation socioprofessionnelle qu'ils qualifient de “lamentable”, d'autant plus qu'ils n'ont pas touché leurs salaires depuis plusieurs mois. Il y a lieu de rappeler que les Patriotes qui sont toujours actifs touchent un salaire chaque trimestre de 33 000 DA (soit 11 000 DA par mois), précisant que la plupart d'entre eux sont des pères de famille.Parmi leurs revendications figurent l'indemnisation des 16 années écoulées de 1995 à 2011, leur intégration, soit dans des entreprises et sociétés comme agents de sécurité soit dans leurs anciens postes avant de s'engager dans la lutte contre le terrorisme. Les Patriotes appellent aussi à la révision à la hausse de la pension pour blessure, qui est de 3 500 DA, à 10 000 DA pour ceux dont leur incapacité a été établie à 100%. “Nous constatons avec amertume que le gouvernement a pris en charge les revendications des éléments des autres services de sécurité et a réglé leur dossier sans pour autant satisfaire nos revendications, nous qui avons tout donné pour ce pays”, dénoncent-t-ils. Les Patriotes réclament aussi un statut particulier à l'exemple du statut des moudjahidine et fils de chouhada, la prise en charge des familles des Patriotes victimes du terrorisme et les invalides blessés lors des opérations antiterroristes ainsi que les Patriotes atteints de maladies chroniques. Les contestataires soulignent qu'ils ont décidé de poursuivre le mouvement de protestation suite à l'expiration du délai donné aux autorités publiques “qui n'ont pas daigné répondre à notre plate-forme transmise au président de la commission de la défense de l'APN”. Les familles des victimes du terrorisme protestent contre l'oubli et l'ingratitude Les familles des victimes du terrorisme reviennent, elles aussi, à la charge après un premier sit-in organisé le mois passé à Alger. Elles iront protester devant le Palais du gouvernement pour interpeller encore une autre fois les hautes autorités sur “la dégradation de leur situation sociale”. Elles réclament un statut particulier et la mise en place d'un secrétariat des familles victimes du terrorisme, l'augmentation de leurs pensions et la prise en charge de leurs problèmes sociaux tels que le logement. “On sent que l'état nous a abandonnés, nous ne demandons que nos droits, un toit et une pension digne.” Il faut souligner que ces familles victimes du terrorisme venant de plusieurs wilayas du pays ont décidé de revendiquer leurs droits “indépendamment” de toute organisation. Elles dénoncent ce qu'elles qualifient d'“exploitation” de leur situation. NEILA B.