Après les gardes communaux, c'est au tour des Groupes de légitime défense (GLD) d'occuper la place des Martyrs pour revendiquer un statut particulier. Hier, ils étaient plusieurs centaines de patriotes venus des régions du Centre, de l'Est et de l'Ouest à décider d'occuper les lieux jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Certains d'entre eux ont passé la nuit à la belle étoile. Une situation qui apparemment ne leur a pas déplu. «Nous avons dormi à même le sol mais ce décor nous change des zones montagneuses et des maquis dans lesquels nous traquons les terroristes», relève avec un brin de satisfaction un patriote venu en tenue de combat comme pour signifier qu'il est toujours prêt à défendre sa patrie. «Nous faisons le même travail qu'un militaire sur le terrain. D'ailleurs, quand nous effectuons des rondes dans les montagnes, nous agissons sous les ordres d'un officier et en compagnie des militaires. Sauf que le militaire est pris en charge sur les plans de la sécurité sociale, alimentaire et bien d'autres aspects mais pas nous. Il nous arrive de passer des nuits dans les montagnes en s'alimentant de boites de conserves que nous achetons nous-mêmes», explique Ali. S, un père de famille qui a embrassé la cause de la lutte contre le terrorisme lorsqu'il était célibataire. Parmi la foule, une femme. Il s'agit de Mme Sellami, l'épouse du défunt Mohamed Sellami, le père des patriotes, tombé au champ d'honneur après un accrochage au centre ville de Boufarik avec des terroristes. Elle est venue soutenir les patriotes dont elle a fait partie dans leurs revendications. Ceux-ci revendiquent leur réintégration dans leurs postes de travail d'origine ou, à défaut, l'octroi d'un emploi qui leur permettrait de vivre décemment, sinon leur intégration dans le corps de l'ANP. Ils demandent aussi à bénéficier d'une couverture sociale de l'ANP. Pour ceux d'entre eux qui ont participé à la lutte antiterroriste et qui ont déposé les armes, ils revendiquent le statut de Moudjahid. Ceux d'entre eux qui sont morts les armes à la main devraient, selon leurs doléances, être portés sur les listes des martyrs au même titre que ceux de la guerre de libération nationale. Leurs ayants droit devraient également percevoir une pension.