Le président Saleh a décidé de nommer le Premier ministre Ali Mujawar ou le vice-Premier ministre Rashad al-Alimy comme nouveau vice-président. Le Conseil de coopération du Golfe présente à l'opposition yéménite un plan américain qui prévoit le départ d'Ali Abdallah Saleh et sa famille dans un délai de 30 jours. Qu'il parte dans quinze jours, comme l'exige l'opposition, ou dans un mois, comme le souhaitent Washington et ses alliés, le sort d'Ali Abdallah Saleh semble, bel et bien scellé. L'opposition, après avoir rejeté, dans un premier temps, le compromis du CCG suggérant, notamment, le remplacement provisoire du président yéménite par son adjoint, Abd Rabbou Mansour Hadi, a-t-elle fini par se laisser «convaincre» de la nouvelle médiation de ses voisins ? Hier, des représentants du Front commun, suite à des assurances américaines et européennes ont pris part à une réunion des ministres des Affaires étrangères du CCG à Ryad. «Nous allons rencontrer les ministres du Conseil de coopération du Golfe pour demander des précisions sur leur initiative, et en premier lieu sur le départ du président Saleh », a déclaré Saïd Noomane, chef du Forum commun. Jeudi, l'opposition a pourtant refusé d'aller à Ryad pour négocier un transfert de pouvoir, en exigeant le départ du chef de l'Etat dans un délai de deux semaines. Les médiateurs du CCG leur avaient présenté un plan qui prévoyait un transfert des pouvoirs de Saleh au vice-président ainsi que la mise en place d'un nouveau gouvernement dirigé par l'opposition. Pour tenter de débloquer la situation, les responsables du Forum commun ont rencontré, mardi, les ambassadeurs d'Arabie Saoudite, du Koweït et d'Oman, trois des six membres du CCG.Le quotidien yéménite independant Al-Ola a rapporté samedi que le président Saleh a décidé de nommer le Premier ministre Ali Mujawar ou le vice-Premier ministre Rashad al-Alimy comme nouveau vice-président, et qu'il devrait annoncer sa démission dans 30 jours. Le nouveau vice-président formerait un gouvernement de transition, qui serait dirigé par un responsable de l'opposition, et le président Saleh et ses proches quitteraient le pays par la suite. Le président Saleh se dit prêt pour sa part à un « transfert pacifique de pouvoir mais dans le cadre de la Constitution ». L'opposition exclut tout dialogue avec le régime allant jusqu'à menacer de ne pas se rendre à Ryad si un émissaire du gouvernement serait présent dans la capitale saoudienne. Hier encore, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes du Yémen pour réclamer le départ du président.