Le volumineux ouvrage, avec ses 500 pages, comporte toutes les communications dans les langues arabe et française, présentées lors du colloque international sur le même thème tenu au CRASC, avec le concours du Groupe de recherche France-Maghreb et l'Ecole normale supérieure des lettres et des sciences humaines de Lyon. Les communicantes, représentant des universités algériennes ou venues de Tunisie, du Maroc et de France, se sont penchées sur les spécificités de cette écriture féminine, les thématiques abordées, les questionnements évoqués et les quêtes entamées par les écrivaines, comme les Algériennes Fatima Bekhaî. Nina Bouraoui, Aïcha Lemsine ou encore la marocaine Fatima Mernissi. Les œuvres d'Assia Djebbar, de Malika Mokaddem et Ahlem Mosteghanemi ont été soumises à des analyses à travers diverses optiques permettant au lecteur ou au chercheur de découvrir des facettes cachées de cette littérature prolifique et de disposer des grilles de lecture à même de "décoder" les contenus d'œuvres comme "Loin de Médine" et "L'amour et fantasia" (Assia Djebbar), "N'zid", "L'interdite" de Malika Mokkaddem ou encore "Désordre des sens", "Visiteur d'un lit" et "Mémoire du corps" de Ahlem Mostaghanemi. "Ecriture féminine : réception, discours et représentations" est le titre de l'ouvrage que vient d'éditer le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d'Oran, sous la direction de Faouzia Bendjellid, Christine Detrez et Mohamed Daoud. Dans leur présentation, les coordonnateurs de cet ouvrage rappellent que l'écriture féminine "prend de plus en plus une place non négligeable dans les sociétés maghrébines par le nombre croissant d'écrivaines qui envahissent la sphère littéraire". "Des voix féminines foisonnent à des écrits qui assiègent l'univers de la littérature au Maghreb. Les écrits des femmes prennent l'aspect d'une incursion, voire d'un envahissement, d'une conquête des espaces de la vie intellectuelle", ajoutent-ils. "La littérature féminine au Maghreb s'inscrit dans la problématique d'une écriture de la résistance et du combat. Dans la diversité de ses textes, la parole féminine prend en charge les préoccupations de son devenir, lié à celui de son peuple et son histoire comme celui de sa culture", a-t-on encore souligné.