«Surtout si les dirigeants arabes cessent de faire confiance aux Américains qui abandonnent même ceux qui se sont sacrifiés pour eux, comme Hosni Moubarak et Zine El Abidine Ben Ali. » Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) demande au Conseil de sécurité faire de «cesser les ingérences et les provocations flagrantes iraniennes» dans la région. Par quelles «mesures nécessaires» ? Les monarchies pétrolières qui affirment avoir démantelé plusieurs réseaux d'espionnage iraniens, se font moins prolixes. Sur leur lancée, elles rejettent, à l'issue de la réunion de leurs ministres des Affaires étrangères de dimanche soir à Ryad, le contenu de la lettre d'Ali Akbar Salehi, le ministre iranien des Affaires étrangères à Ban Ki-moon. Il lui demanda ne plus faire la politique de « deux poids, deux mesures» dans la région. «La révolte de la population de Bahreïn est identique aux révoltes en Tunisie, en Egypte. Elle vise à satisfaire des revendications légitimes », lui dit-il, critiquant l'envoi de forces saoudiennes et émiraties à Manama pour réprimer les manifestations. «La République islamique d'Iran ne peut rester indifférente » et « la poursuite de la crise à Bahreïn» peut «déstabiliser la région du Golfe persique», avertit M. Salehi. Ces propos démontrent «que l'Iran continue de s'ingérer dans les affaires des Etats du CCG (...)», affirment les ministres du CCG dans leur communiqué. Il «sème le trouble et la discorde confessionnelle en violant la souveraineté de ces Etats (…) les principes de bon voisinage, les chartes de l'ONU de l'Organisation de la conférence islamique (OCI)», ajoutent-ils. Mahmoud Ahmadinejad, qui a, début avril, accusé les monarchies du Golfe d'être « sous la pression des Etats-Unis», accuse Washington de semer la discorde entre chiites et sunnites. «Avec la vigilance des responsables politiques et, j'espère, des gouvernements de la région, ce nouveau complot de l'arrogance échouera», dit-il, promettant pour bientôt «un nouveau Proche-Orient sans la domination des Etats-Unis». «Surtout, dit-il, si les dirigeants arabes cessent de faire confiance aux Américains qui abandonnent même ceux qui se sont sacrifiés pour eux, comme Hosni Moubarak et Zine El Abidine Ben Ali». Le département d'Etat qui a annoncé, la semaine dernière, que l'Iran aidait la Syrie dans la répression des manifestations, ira-t-il dans le sens de l'appel du CCG ? Primo, pour permettre à ces pays de détourner le «printemps arabe» de son objectif démocratique, deusio, pour transformer ce «printemps» en un «hiver iranien».