Les monarchies du Golfe se sont montrées fermes à l'égard de l'Iran, accusé d'ingérence dans leurs affaires, et proposé d'aider à une solution politique au Yémen, leur voisin du sud déstabilisé par la contestation du président Ali Abdallah Saleh. Réunis tard dimanche à Riyadh, les chefs de diplomatie du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont dénoncé avec force les «ingérences flagrants» de l'Iran dans les affaires de la région. Dans un communiqué, ils ont accusé leur puissant voisin de «fomenter des complots contre leur sécurité nationale», de «semer la sédition et la dissension confessionnelles entre leurs citoyens» et de «porter atteinte à la souveraineté» des Etats du groupement régional. La réunion du CCG, qui regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Oman, Qatar et le Koweït intervient après des prises de position musclées de plusieurs de ses membres contre Téhéran. Les ministres du CCG ont cité à l'appui de leurs accusations, la découverte d'un réseau d'espionnage à la solde de l'Iran au Koweït, les déclarations iraniennes soutenant les manifestants chiites à Bahreïn et la dénonciation par l'Iran de l'envoi d'une force régionale dans ce royaume pour aider à contenir la contestation. Le Koweït a décidé jeudi l'expulsion de diplomates iraniens accusés d'avoir comploté contre sa sécurité, deux jours après la condamnation à mort de deux Iraniens et d'un Koweïtien accusés d'espionnage au profit de Téhéran. L'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe ont envoyé à la mi-mars des troupes à Bahreïn, dans le cadre de la force commune du CCG, le Bouclier de la Péninsule, pour soutenir les forces de l'ordre du royaume. Les monarchies du Golfe craignent un effet de contagion sur leurs minorités chiites de la contestation de Bahreïn. La région orientale de l'Arabie saoudite où se concentre la minorité chiite a connu plusieurs contestations de moindre échelle et qui ont été vite réprimées. Les ministres ont souligné que «le déploiement des forces du Bouclier de la Péninsule à Bahreïn à la demande des autorités de ce pays est légitime et conforme à l'accord de défense commune entre les pays du CCG». Ils s'en sont pris à une déclaration de la la Commission des affaires étrangères du Parlement iranien qui a demandé le retrait des forces saoudiennes de Bahreïn et accusé Riyadh de «jouer avec le feu» dans le Golfe. Il ont demandé à l'Iran de «cesser ces politiques hostiles et de respecter les règles de bon voisinage (..) dans le but de préserver la sécurité et la stabilité de cette région importante pour le monde entier». L'Iran avait déjà dénoncé avec force le déploiement de troupes saoudiennes et rappelé son ambassadeur de Bahreïn, alors que les autorités bahreïnies dénonçaient des ingérences iraniennes.