Le Salon national du Livre et du Multimédia Amazigh qui s'est déroulé à Bouira du 17 au 20 avril dernier s'est vue enrichi d'une jolie comédie musicale, «Akkin i lebhar», (Au delà de la mer), l'œuvre du Théâtre régional de Béjaia. La représentation a eu lieu sur planches de la maison de la Culture Ali Zaamoum de la ville. La pièce se construit sur une idée originale. Celle de mettre en scène toutes les chansons sur l'exil et l'émigration, interprétées par Slimane Azem, Cheikh el Hasnaoui, Dahmane el Harrachi, Samy el Djazairi,…et même Edith Piaf. Dotés de très belles voix, les comédiens et comédiennes, Nesrine Aitout et Belkacem Kaouen notamment, n'ont pas eu besoin de textes ou de dialogue pour s'exprimer. Les chansons, bien agencées, suivant une certaine chronologie, se chargent de raconter l'histoire d'un homme obligé d'abandonner sa famille pour la faire vivre. Du coup, le problème de langue ne se pose plus, puisque la pièce rassemble les langues amazighe, arabe et française sur le même lieu, dans un décor et scénographie harmonieux et bien coordonnés. Le tout accompagné d'un petit orchestre, bien tapi dans l'ombre, et très performant. Les auteurs de cette comédie ont eu, en outre, l'idée subtile de faire une projection sur le présent en introduisant le mal des Harraga. Et puis, une touche d'espoir pour finir, unissant les exilés de la nouvelle et de l'ancienne génération dans le même rêve : Rentrer chez-soi. Outre la beauté de la représentation, cette pièce a permis au public de réécouter les plus belles chansons du terroir, merveilleusement interprétées par des voix sublimes.