Le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal, a affirmé jeudi à Alger que «nul n'a le monopole des libertés» en Algérie. «Je dis aujourd'hui haut et fort et de façon solennelle que nul n'a le monopole des libertés (en Algérie). Nous sommes tous des défenseurs des libertés», a souligné M. Mehal au forum du quotidien El Moudjahid. «J'entends, ici et là, des voix réclamer le respect des libertés. On a vécu par le passé, depuis l'indépendance, avec ceux qui croyaient détenir le monopole de l'arabité ou encore ceux qui revendiquaient le monopole de l'amazighité, du patriotisme, de l'Islam», a fait remarquer le ministre de la Communication. Citant l'écrivain et journaliste français Jean Daniel, M. Mehal a indiqué que l'exercice de la liberté doit s'accompagner d'un «devoir de responsabilité», renouvelant à cette occasion son appel à la «responsabilité de la presse». Le ministre de la Communication a estimé, en outre, que la presse est «gangrenée» par des «trabendistes» qui n'honorent pas la profession, d'où la nécessité, a-t-il dit, d' «assainir» ce corps à la faveur du nouveau code de l'information. La nouvelle loi sur l'information doit se faire dans un cadre consensuel La révision du code de l'information fait partie des réformes politiques importantes annoncées par le président de la République dans son discours à la nation, et nous allons nous mettre tous autour d'une table pour en débattre librement et trouver conseil auprès de ceux qui ont vécu les 20 ans qui nous séparent de la loi actuelle», promulguée en 1990, a déclaré M. Mehal. Le ministre a affirmé que la discussion était «ouverte aux professionnels du journalisme et à ceux qui veulent participer au débat qu'ils soient des partis politiques, organisations professionnelles, juristes ou autres». Pour lui, il s'agit d'aboutir à un projet de loi qui sera ensuite présenté au gouvernement puis au Parlement, mais «dans un cadre consensuel». «Nous devons aller vers une grande consultation et je reste ouvert à toutes les idées», a insisté le ministre. La loi sur l'information ayant été promulguée il y a 20 ans, M. Mehal a appelé à établir le bilan de cette période, rappelant que l'Etat algérien avait contribué à l'éclosion de la presse (écrite) par le biais de subventions et la mise à disposition de locaux notamment. Il a indiqué que la loi 90-07 portant code de l'information comporte des «aspects positifs», relevant cependant qu'elle n'a pas pris en compte l'évolution induite par les nouvelles technologies de l'information et de la communication qui a permis l'émergence de la presse électronique et la télévision par internet (web-TV).