"L'ouverture du champ audiovisuel n'est pas encore à l'ordre du jour, mais elle n'est pas exclue à l'avenir ". En apportant cette précision, hier sur les ondes de la Chaîne III, le ministre de la Communication Nacer Mehal, a voulu mettre fin à ce qu'il considère comme une désinformation des propos qu'il a tenu récemment en marge des travaux de l'APN. Le ministre qui est revenu sur cette question ainsi que d'autres qui touchent au fonctionnement des médias lourds notamment a souligné que l'ouverture du champ médiatique demande une préparation et exige un " cadre juridique, un cahier des charges et une institution de régulation et de contrôle ". Et Nacer Mehal de préciser que la question relève du gouvernement. Pour ce qui est de la nouvelle organisation des médias lourds, souvent qualifiés par les partis d'opposition de fermeture, le ministre de la Communication a affirmé que l'étude autour des textes régissant la Télévision et la radio est entamée pour trouver un " consensus ", annonçant par là des changements dans un proche avenir, notamment pour ce qui est des programmes. Nacer Mehal a critiqué, par ailleurs, le contenu proposé par ces chaînes. " Nous avons trois chaînes qui sont en réalité un clonage puisqu'elles n'ont ni identité ni personnalité où le même programme est diffusé sur les trois chaînes de télévisions ". Le gouvernement, a-t-il dit, " étudiera dans " trois semaines les propositions qui lui seront transmises en faisant de 2011 une année de transition et 2012 une année d'application des réformes". Ainsi, est-il prévu, trois journaux télévisés différents et une nouvelle grille des programmes, parce que celle qui est en vigueur n'est pas à la hauteur. Pour ce qui est du personnel rédactionnel, le ministre de la Communication a déclaré qu'il compte beaucoup sur les compétences locales mais n'exclu pas de faire appel à des étrangers comme cela se fait ailleurs. Interrogé sur le code de l'information, Nacer Mehal le qualifie de " grand chantier" ajoutant qu'une " mouture est déjà finalisée avant de la soumettre pour discussion au gouvernement durant le deuxième semestre de l'année en cours ". Son objectif premier est de renforcer la liberté d'expression pour éviter des dérives déontologiques. A propos de la publicité, il réfuté l'idée d'un monopole de l'Etat qui en détient que 45% via l'Anep alors que le reste est pour le privé ". Nacer Mehal parle d'une " jungle qu'il faut contrôler car il y a beaucoup d'argent, il faut donc une loi sur la publicité qui sera promulguée une fois le code de l'information mis en application". Sur la question de l'accès à l'information, le ministre a reconnu que la mission des journalistes est délicate, du fait de " vieux réflexes et des blocages qui existent toujours, d'où la nécessité d'engager une réflexion pour améliorer les relations entre l'administration et les médias ".