Photo : Fouad S. Installée le mercredi le 27 avril 2011, la commission d'enquête sur la rareté de certains produits alimentaires de large consommation s'est mise au travail. Elle a tenu, dès le 4 mai, sa première réunion, sous la présidence du député Kamel Rezgui. Elle a été consacrée à l'établissement d'un plan d'action qui lui permettra d'assumer la mission dont elle a la charge. Selon son rapporteur M. Ghedji, «dans les prochains jours, nous établirons un programme de sorties sur le terrain qui concernera des entreprises publiques et privées de production et de distribution de sucre et d'huile». La commission, selon lui, «aura aussi accès à différents documents qui concernent la réglementation sur les marges bénéficiaires dans les opérations de vente de ces produits». Rappelons que le bureau de la commission est composé de M. Kamel Rezgui du FLN, élu d'Oum El Bouaghi, de M. Mohamed Mohamedi du MSP (vice-président) et de M. Mohamed Ghedji du RND (rapporteur). Ses conclusions seront présentées au mois d'octobre prochain au plus tard. Sa mise sur pied avait été décidée par l'APN, sur proposition de députés des différents groupes parlementaires. L'initiative est venue surtout des rangs du FLN. Composée de 17 membres, son objectif «est de définir les motifs d'une crise provoquée par la hausse des prix de certaines denrées alimentaires, ses retombées et ses circonstances à travers des investigations avec toutes les parties concernés». Le FNA, les indépendants et l'ANR siègent de droit dans cet organe, au même titre qu'un dissident du PT et d'un transfuge du MSP. Le RCD et le PT n'ont pas voulu, par contre, adhérer à cette commission. Le président de l'APN qui avait présidé la cérémonie d'installation avait exhorté ses membres «à œuvrer en toute objectivité et loin de tout préjugé» au cours des investigations pour connaître tous les motifs qui ont conduit à la rareté de certains produits de large consommation. Celle-ci a été à l'origine des perturbations sociales. Des émeutes parfois violentes avaient alors touché certaines wilayas du pays où des citoyens avaient protesté contre la hausse de l'huile et du sucre, considérées comme produits de large consommation. «Des mesures légales et réglementaires pourraient être initiées par les pouvoirs publics pour sauvegarder le pouvoir d'achat des citoyens, afin d'éviter au pays les répétitions de telles situations», explique, de son côté, Mohamedi du MSP. L'enquête n'a pas toutefois un caractère administratif, judiciaire qui conduira à la désignation de coupables à sanctionner. M. Ziari a été surtout formel, «la commission a mandat pour toutes formes d'investigations et personne n'a le droit de refuser de se présenter à ses auditions». Toutes les autorités doivent répondre à ses sollicitations. Sur le plan des techniques propres à toute enquête, la commission peut avoir recours à des experts. A en croire M. Ghedji, «aucun nom pour le moment n'a été retenu à ce propos». Il insiste surtout pour dire que «l'APN est dans son rôle en exerçant une mission de contrôle sur un thème qui concerne en premier lieu le citoyen».