Ph: Lylia M. L'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA) tire la sonnette d'alarme quant aux retombées de la loi de finances complémentaire pour 2009 concernant l'interdiction d'importation du matériel des travaux publics. Une interdiction qui, selon Ahmed Bengaoud, président de l'UGEA, influera d'une façon significative sur les prix des matériaux de construction, déjà trop chers. «Après le prix du ciment, celui du sable risque de connaître une hausse», affirme-t-il, hier, contacté par nos soins. «Les machines que nous utilisons pour le traitement de sable au niveau des carrières, comme le sablier, sont importées d'Europe. Nous achetons certes du vieux matériel, mais à des prix raisonnables. D'autant plus que ces machines sont en bon état et ne sont vendues qu'après avoir été rénovées. Nous acquérons donc un matériel pas cher et efficace», explique-t-il. Cependant, poursuit-il, avec la loi de finances complémentaire qui interdit l'importation du matériel des travaux publics, nous ne pourrons plus acquérir de l'étranger le matériel nécessaire. «Ce qui signifie que le sable traité par nos machines diminuera en quantité et par conséquent, coûtera plus cher. Il est évident qu'en l'absence de machines, qu'il faut renouveler, nous ne pourrons traiter les matériaux de construction», estime-t-il. Quant à l'acquisition du matériel des travaux publics auprès des concessionnaires chinois, le président de l'UGEA ne veut pas en entendre parler. «Non seulement le matériel des travaux publics chinois est vendu à des prix faramineux mais en plus, il n'est pas d'aussi bonne qualité que celui fabriqué en Europe», affirme-t-il en déclarant que l'Union générale des entrepreneurs a émis une série de propositions sous forme de projets de loi dans le domaine de la construction et des travaux publics pour la loi de finances 2010 dont une proposition de revoir la loi relative à l'interdiction d'importation du matériel des travaux publics. L'augmentation du prix du sable, fixé actuellement à 2500 le mètre cube, sera également due, ajoute-t-il, à la rareté de ce produit. «Depuis que le sable des oueds est pratiquement interdit à l'exploitation, le sable se fait rare, car au niveau des carrières, nous avons un grand manque de ce matériau. Il est fort probable que le prix d'un mètre cube de sable atteindra, dans les prochains mois, 4000 dinars» Par ailleurs, le président de l'UGEA est revenu sur le prix du ciment qui est certes en baisse, fixé en ce moment à 400 dinars, mais qui risque d'augmenter encore une fois dans les mois à venir. «C'est ce qui risque d'arriver si le un million de tonnes de ciment que le ministre de l'Habitat a annoncé avoir importé n'est pas écoulé sur le marché. Nous avons déjà six mois de retard», avertit-il.