Photo : Fouad S. Bonne nouvelle pour les Algérois ! Et pour cause, le premier tronçon du tramway reliant Bordj El Kiffan aux Bananiers est mis en service depuis hier par le ministre des Transports, Amar Tou, en présence du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, de la ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, Souad Bendjaballah ainsi que de nombreux citoyens. Le tronçon qui relie les quartiers en question est composé de 13 stations et est doté de 12 rames. Une rame est prévue chaque 12 minutes. Au bout d'une année, cet intervalle sera réduit à 4 minutes. Ce moyen de transport, pouvant assurer le déplacement de 10.000 à 15.000 personnes quotidiennement, assurera des navettes de six heures du matin à 21heures. Le ministre a fait savoir que le tracé a été aménagé, tout en soulignant qu'il n'y a pas eu d'amortissement comptable ou technologique. Le tarif du ticket est fixé à 20 dinars, en attendant des tickets magnétiques qui seront introduits à partir de juillet prochain. Il a également précisé que le tramway ne constitue pas de risque pour la sécurité, d'autant qu'il roule à une vitesse ne dépassant pas 30 km/heure. De son côté, Eric Lenoir, responsable de communication au sein d'Alstom, entreprise française réalisatrice pour la partie système qui a mis l'accent sur l'importance de la mise en service du tronçon en question en ce sens qu'il décongestionne la ville d'Alger, a souligné les efforts de coordination entre les entreprises réalisatrices du projet qui permettra l'amélioration de la mobilité des Algérois. «Le tramway est doté de tous les moyens de sécurité, de confort et de modernité, car il a été réalisé avec la même technologie que ceux de la ville de Paris et Dublin», a-t-il dit, ajoutant que la réalité du terrain, à savoir la déviation des réseaux et le délais de réalisation a été jugé «long» par les riverains. Enfin, le même orateur, qui a affirmé n'avoir pas enregistré de problème financier, a estimé nécessaire le respect de la signalisation, d'autant plus que le tramway est silencieux. Tant attendu, ce moyen de locomotion se caractérise par son accessibilité, sa grande capacité et son confort. Le plancher bas intégral et les huit portes latérales facilitent l'accessibilité de plain-pied depuis le quai, notamment pour les personnes à mobilité réduite. D'une longueur de quarante mètres, chaque rame peut transporter de trois cents à quatre cents passagers aux heures de pointes. Pour offrir des conditions de voyage agréables, le tramway est équipé de climatisation, de grandes baies vitrées teintées, de sièges et de larges couloirs ainsi que des afficheurs d'information en arabe et en français et d'une motorisation silencieuse. Important s'il en est, ce projet d'infrastructure de transport s'inscrit dans le cadre du programme du gouvernement pour répondre à la demande croissante en transport public. Structurant pour la capitale, dans le cadre de sa politique de rééquilibrage vers l'Est, ce projet est aussi symbolique pour le pays : la réintroduction du tramway, cinquante ans après sa disparition, est un outil de développement et de modernisation. La réalisation globale du tramway d'Alger, qui transportera quotidiennement quelque 185.000 voyageurs, a coûté quelque 35 milliards de dinars. Il comprend 38 stations allant de la rue des Fusillés jusqu'à Bordj El Kiffan sur une distance de 23,2 kilomètres. Ce projet est réalisé par les entreprises française Alstom et italienne Todinis ainsi que l'entreprise nationale ETRHB pour la partie génie civil. En marge de la cérémonie, le ministre a affirmé que la réception du métro d'Alger est prévue pour «fin octobre prochain». Par ailleurs, le deuxième tronçon, qui relie les Bananiers aux Fusillés, sera réceptionné vers la fin de l'année en cours, a affirmé le ministre. Signalons que la cérémonie d'inauguration a été retardée d'une heure en raison d'une panne d'électricité.