Photo : Slimene S.A. Le Mouvement de la société pour la paix veut des garanties pour la réussite des réformes politiques auxquelles a appelé le président de la République. «Nous voulons des garanties et des réformes profondes», a affirmé, hier, Aboudjerra Soltani, président du parti, à l'ouverture des travaux du huitième séminaire national des cadres chargés de la communication et de l'organisation. M. Soltani, qui affirme ne pas opter pour la méthode adoptée par les Tunisiens et les Egyptiens pour amorcer le changement, appelle pour un dialogue sans exclusion aucune. Pour lui, à l'ère de la Toile, l'on ne peut indéfiniment mentir au peuple, qui doit prendre part aux réformes en question. «Le peuple, qui doute de tout ce qui est officiel, ne croit désormais plus aux slogans et à la langue de bois», a-t-il dit, en mettant l'accent sur le rôle que jouent les moyens de communication, tel Facebook et Twiter. Dans la foulée, il a estimé nécessaire d'engager des réformes profondes avec, en toile de fonds, des garanties permettant leur aboutissement, afin de ne pas revivre ce qu'a vécu notre pays durant la décennie noire. Dans le même contexte, il affirme qu'il subsiste des interrogations quant à la réforme de la loi électorale. Abordant la question relative aux élections, il a plaidé pour la mise en place d'une loi pour punir les fraudeurs. En outre, l'intervenant a imputé à la crise de confiance le vent de la contestation qui a soufflé sur plusieurs pays arabes, dont le nôtre. Sur un autre plan, il a souligné que le code communal, tel qu'il est conçu, n'incitera pas les électeurs à aller voter, lors des prochaines élections locales. Il pourra même, a-t-il ajouté, freiner dans leur élan les candidats potentiels. «Je ne dresse pas un tableau noir», a-t-il indiqué, expliquant que les prérogatives du maire sont réduites comme une peau de chagrin, surtout qu'il est sous la tutelle du wali. Pour ce qui est du système des quotas pour la femme dans les assemblées élues, il a indiqué qu'il n'est pas temps d'y recourir. «Il faut attendre au moins une dizaine d'années», a-t-il préconisé. Par ailleurs, M. Soltani a affirmé avoir rencontré M. Bensalah dans le cadre des discussions portant sur les réformes, notant que son parti a proposé aux deux Chambres du Parlement de revoir la loi électorale, car, a-t-il dit, «des phrases ont été rajoutées au texte». En outre, la direction du parti a instruit les cadres à entamer un travail d'information et de sensibilisation pour permettre aux citoyens de connaître l'importance des réformes. Par ailleurs, le leader du Mouvement a qualifié de «mal à propos» les dernières déclarations de Ahmed Ben Bella. «Il aurait fait mieux s'il les avait gardées, car toute révolution est émaillée de fautes», a-t-il estimé. Enfin, M. Soltani qui plaide pour l'ouverture du champ médiatique, semble approuver la désignation de Abdelkader Bensalah à la tête de la commission chargée de préparer les réformes, puisqu'il est «le deuxième homme du pays».