«Il y avait à Alexandrie une femme du nom d'Hypatie ; c'était la fille du philosophe Théon ; elle était parvenue à un tel degré de culture qu'elle surpassait sur ce point les philosophes, qu'elle prit la succession de l'école platonicienne à la suite de Plotin, et qu'elle dispensait toutes les connaissances philosophiques à qui voulait ; c'est pourquoi ceux qui, partout, voulaient faire de la philosophie, accouraient auprès d'elle. La fière franchise qu'elle avait en outre du fait de son éducation faisait qu'elle affrontait en face-à-face avec sang-froid même les gouvernants. Et elle n'avait pas la moindre honte à se trouver au milieu des hommes ; car du fait de sa maîtrise supérieure, c'étaient plutôt eux qui étaient saisis de honte et de crainte face à elle». Ainsi parlait l'historien chrétien Socrate le Scolastique dans un des passages de son Histoire ecclésiastique (vers 440) Hypatie fit ses études de sciences, philosophie et éloquence à Athènes, ce qui lui confère d'être célèbre. Elle a dispensé des cours et autres enseignements en cours libre, chez elle et selon certaines archives en cénacles. Cependant, aucun de ses travaux n'a connu la postérité à cause de l'incendie de la Bibliothèque d'Alexandrie. Elle meurt lapidée par des chrétiens. Selon toujours Socrate le Scolastique (vers 440), les chrétiens lui reprochaient d'avoir entravé la réconciliation entre le patriarche Cyrille d'Alexandrie et le préfet romain Oreste, à la suite de conflits sanglants entre diverses communautés religieuses d'Alexandrie. Ses restes sont promenés dans les rues et brûlés. Des hommes excités montent un complot contre elle et guettent Hypatie qui rentrait chez elle : la jetant hors de son siège, ils la traînent à l'église qu'on appelait le Césarium pour la tuer. Son père Théon d'Alexandrie, dernier directeur du Musée d'Alexandrie, est éditeur et commentateur de textes mathématiques. Il éduque sa fille en l'initiant aux mathématiques et à la philosophie. Elle a peut-être dirigé l'école néoplatonicienne d'Alexandrie.