L'instance de consultations sur les réformes politiques «n'est pas une commission de dialogue», mais une instance chargée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, de «conduire» cette concertation, a tenu à préciser le premier communiqué de cette structure. «Il importe de souligner que l'instance de consultations n'est pas une commission de dialogue, mais une instance que le président de la République a chargé de conduire les consultations sur les profondes réformes qu'il a initiées», indique l'instance. Cette instance recueillera ainsi «l'ensemble des idées, opinions et visions» sur ces réformes des partis et personnalités consultés, précise le communiqué. Dirigée par M. Abdelkader Bensalah, assisté des conseillers du président de la République, MM. Mohamed Ali Boughazi et Mohamed Touati, elle s'attachera «scrupuleusement et fidèlement» à donner la possibilité à toutes les parties consultées d'exprimer leurs avis et propositions» dans le respect des constantes de la société algérienne et des éléments constitutifs de l'identité nationale. Une fois ces consultations achevées avant la fin du mois de juin, l'instance établira un «rapport final détaillé de toutes les consultations» qui reflètera «fidèlement» les avis et les propositions émis par les participants et qui sera soumis au président de la République. Les propositions seront ensuite présentées au gouvernement qui élaborera, sur cette base, des projets de loi qui seront soumis à l'Assemblée populaire nationale en septembre prochain. Si le projet de révision se révélait «profond», le peuple devrait, «après le Parlement, en disposer en toute souveraineté, par la voie d'un référendum transparent», après les élections législatives de 2012, avait indiqué le président Bouteflika. Le président s'assurera, en tout état de cause, que les amendements proposés respectent les «principes fondamentaux et les composantes de l'identité nationale que son l'islam, l'arabité et l'amazighité énoncés par la Constitution en vigueur. En outre, l'article 178 de la Constitution dispose que nulle révision constitutionnelle ne saurait porter sur le caractère républicain de l'Etat, l'ordre démocratique basé sur le multipartisme, l'islam religion de l'Etat, l'arabe langue nationale et officielle, les libertés fondamentales et les droits de l'homme et du citoyen, l'intégrité et l'unité du territoire national, ainsi que l'emblème national et l'hymne national en tant que symboles de la Révolution et de la République. L'instance a également décidé, conformément aux orientations du président Bouteflika, d'assurer un maximum de transparence à ces concertations en ouvrant le champ à la presse nationale et internationale accréditée en Algérie «afin de suivre l'opération de près». Un espace a ainsi été réservé au siège de l'ancien ministère des Affaires étrangères à El Mouradia, qui relève de la présidence de la République, pour permettre à chacun des invités de faire une brève déclaration à la presse au terme de chaque rencontre. Le conseiller à la présidence, M. Mohamed Ali Boughazi, lui, a été nommé porte-parole de l'instance.