M. Abdelkader Bensaleh, président du conseil de la nation désigné à la tête de la commission devant mener les consultations sur les réformes politiques, entamera samedi prochain, 21 mai, les consultations sur les réformes politiques visant l'approfondissement du processus démocratique et le renforcement de l'Etat de droit. A cet effet, un agenda, sera rendu public incessamment par la présidence de la République, indique une source bien informée. Les partis politiques sont à pied d'œuvre pour être prêts le jour «j», ou du moins lorsqu'ils seront convoqués pour faire part de leurs propositions. Le FLN s'inscrit dans cette optique, puisqu'il déclare être disposé à apporter sa pierre à l'édifice, quand le moment viendra. M. Kassa Aissi, membre du bureau politique en charge de la communication, joint, hier, par téléphone, affirme que son parti devra réunir les 2, 3 et 4 juin son comité central. Rencontre au cours de laquelle seront débattues les recommandations issues des groupes de travail et le document préliminaire devant refléter l'approche du Front sur ces réformes. Aissi confirme que le FLN n'ira pas aux consultations avant la réunion du comité central. Ce qui signifie que ce n'est pas le FLN qui ouvrira le bal des consultations. Pour ce qui est du RND, la machine est en branle pour finaliser également le travail des groupes de travail et dont les résolutions seront soumises le 25 mai prochain au bureau national, a fait savoir M. Miloud Chorfi, porte-parole du RND. Une feuille de route sera établie avant le jour de la convocation, indique-t-il, en réitérant l'adhésion sans condition à la démarche choisie par le président de la République. Le mouvement Ennahda achèvera, pour sa part, sa contribution en fin de semaine, selon M. Fateh Rabei, secrétaire général de ce parti, soulignant, par ailleurs, que la plus importante des choses serait de savoir «où va l'Algérie et est-ce qu'il s'agit réellement de consultations sérieuses». D'après lui, les animateurs de cette démarche, initiée par le chef de l'Etat, doivent être à la hauteur des attentes et des enjeux préconisés. M. Moussa Touati, président du FNA, s'interroge, quant à lui, sur l'ordre du jour de cette commission, car «dialoguer pour dialoguer ne règle en rien les problèmes du pays». Pour se positionner, il faudrait connaître, d'après lui, sur quoi s'articuleront, en premier lieu, les consultations tout en mettant en garde contre toute tentative de «synthétiser» les propositions des partis, car cela réduit à néant leur réflexion et leurs travaux. Il faut rappeler que le président de la République a chargé M. Abdelkader Bensaleh de conduire ces consultations et recueillir les vues et propositions des partis politiques et personnalités nationales sur l'ensemble des réformes politiques. Il s'agit notamment de la prochaine révision constitutionnelle et les textes législatifs relatifs au régime électoral, aux partis politiques, à la place de la femme dans les assemblées élues, au mouvement associatif, aux incompatibilités avec le mandat parlementaire, au code de wilaya et à la loi organique relative à l'information. En somme, certains observateurs de la scène politique s'accordent à dire que Bensalah est l'homme qu'il faut pour assumer une telle mission, étant forgé de moult expériences dans le domaine. Il fut l'homme ayant assumé la mission de porte-parole du Haut Comité d'Etat en 1993 qui avait pour but de dialoguer avec les différentes forces politiques, avant l'intervention de la conférence de l'entente nationale de février 1994 dont le rôle s'est articulé autour de la mise en place du comité national de transition (parlement transitoire). Bensalah a eu également à présider en 1997 la première assemblée populaire pluraliste de l'Algérie indépendante, ayant représenté toutes les formations politiques dont le FFS, et le RCD. Une mission qui était loin d'être une sinécure.