Dans cet entretien, Hocine Yahi, l'un des légendaires numéros 10 qu'a connu le football algérien, nous donne son avis sur le match Maroc-Algérie, les aspects qui pourront faire la différence, le choix du stade de Marrakech, la guerre psychologique et comment la gérer. Vous êtes parmi les joueurs emblématiques qui ont donné la réplique au Maroc, notamment durant la CAN 88. Que gardez-vous en mémoire de cette compétition jouée au royaume chérifien ? Je pense que nous avons fait une bonne coupe d'Afrique. D'ailleurs, on a été classés parmi les meilleures équipes du tournoi, que ce soit sur le plan jeu, où sur le plan des résultats. On a croisé le fer avec le Maroc deux fois. On a perdu (1-0) au 1e tour. On a pris notre revanche au match classement pour la 3e position, en gagnant aux tirs au but. Globalement, je garde un très bon souvenir. Il nous manquait un peu de chance pour aller au moins en finale. Pour le compte des éliminatoires de la CAN 2012, les Verts croiseront le fer avec les Lions de l'Atlas le 4 juin à Marrakech. Comment se présente pour vous ce face-à-face «explosif» ? C'est un derby maghrébin entre deux voisins. Il s'agit d'une rencontre populaire et très difficile. Elle drainera un nombre record de spectateurs au monde. Auparavant, on avait la culture de gagner ces grandes confrontations. Ce sera un vrai choc des Titans, puisque le résultat sera déterminant pour la suite des qualifications. Au vu du contexte dans lequel se jouera la confrontation, est-ce qu'il y a des possibilités de faire un bon coup à Marrakech ? Je suis confiant. Ce sera 90 minutes, où l'adversaire n'hésitera pas à ouvrir le jeu. A nous de rester vigilant dans nos trois lignes. Il faudra gérer le premier quart d'heure, en exploitant la moindre occasion. Ne trouvez-vous pas que le stade de Marrakech peut arranger les Verts par rapport à la pression du public ? Le choix de l'enceinte est une arme à double tranchant. Souhaitons que nos joueurs soient en possession de tous leurs moyens. On peut faire douter les Marocains. La pression sera plus sur le Maroc. On n'a pas à se faire de souci concernant l'état du terrain, quant au public marocain, il est connu pour son fair-play et un fin connaisseur en football. Quel est le joueur, où les joueurs algériens qui pourront faire la décision ? Personnellement, je dis que c'est l'esprit du groupe qui peut faire la décision. Il faut qu'il y ait une solidarité de tout l'effectif, pas seulement entre les onze rentrants. La guerre psychologique a commencé dans les déclarations de Gerets et de ses joueurs. Que conseillez-vous aux joueurs de notre équipe nationale ? Qu'ils restent concentrés sur leur sujet. On est en fin de saison, et le physique n'est pas au top. Il faut faire preuve d'intelligence et de sang-froid. Si on est prêts psychologiquement, on sera bien placés pour arracher un bon résultat.