Agé et malade, M. Abderahmane Chibane a laissé le soin à deux vice-présidents de l'association des Ulémas musulmans algériens de se rendre à la présidence pour formuler les attentes de celle-ci. M. Amar Talbi et M. Mohamed Lakhehal Chorafa ont surtout défendu les principes formulés par Ben Badis depuis les années 30. « La charia doit être la source essentielle de la législation », dira le premier. Il évoquera aussi la nécessité « de procéder à la refonte du système éducatif et à la séparation des pouvoirs ». Les intentions semblent généreuses car, dira Amar Talbi, «les nations n'avancent que sous le règne des libertés et de la consécration de l'alternance pacifique au pouvoir».Dans une intervention qui était en réalité un prêche religieux, le vénérable Cheïkh Chorafa, habitué des causeries religieuses à l'ENTV, a souligné la nécessité de glorifier la religion musulmane. En quelque sorte, «l'Algérie doit aussi préserver son âme parce que la puissance n'est pas seulement une affaire d'essor économique ou de puissance militaire». L'un et l'autre ont plaidé pour un usage de la langue arabe dans les institutions et souligné la nécessité de s'occuper davantage des questions culturelles.