Il est temps maintenant, sans nouvelles échappatoires, de signer et de mettre en œuvre l'offre de médiation du Conseil de coopération du Golfe. Au Yémen, si ce n'est pas encore la guerre civile, on y est presque. Les chances d'une issue politique à la crise qui secoue le pays depuis février dernier s'amenuisent et le recours aux armes semble être l'unique recours entre les principaux belligérants. Après quatre jours de calme relatif, les combats entre les forces gouvernementales et les hommes du puissant chef tribal des Hached, Cheikh Sadek El-Ahmar, ont repris de plus belle. Ils ont causé, hier, dans le nord de la capitale Sanaa, la mort de sept partisans de ce dernier. Le gouvernement de Salah a accusé El-Ahmar, dont la tribu a rallié le mouvement de contestation populaire, d'avoir violé la trêve. Accusation aussitôt réfutée par le camp adverse, qui fait porter le chapeau au seul chef de l'Etat. A Taëz, autre épicentre de la protestation anti-régime, sept manifestants sont tombés sous les balles de la police qui voulait empêcher tout nouveau rassemblement hostile au régime du Président, au lendemain d'un bain de sang qui a fait vingt morts. Dans un communiqué, le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a fait état de «plus de cinquante personnes tuées», depuis dimanche dernier, dans la même ville. Tout aussi meurtrière a été l'attaque par des combattants présumés d'Al-Qaïda contre un barrage militaire à l'entrée de Zinjibar, ville tombée dans les mains de la nébuleuse terroriste, selon les autorités. Six soldats yéménites y ont trouvé la mort. Le ministère de la Défense avait, auparavant, indiqué que vingt-et-un militaires, dont plusieurs officiers, y avaient été tués. Sur le plan politique, la situation n'est pas plus reluisante. Après l'échec de la médiation des pays du Golfe, l'heure est aux pressions occidentales sur le président Saleh. La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, s'est dite hier, «choquée» par l'usage de la force à Taëz au Yémen. Elle a demandé à nouveau au président Saleh de signer «sans délai» l'offre de médiation du Conseil de coopération du Golfe (CCG) prévoyant son départ. «Il est temps maintenant, sans nouvelles échappatoires, de signer et de mettre en oeuvre l'offre de médiation du Conseil de coopération du Golfe (CCG)», a souligné Mme Ashton dans un communiqué.