Photo : Fouad S. La cinémathèque devient depuis trois semaines déjà, l'espace la "propriété" des enfants. Ils s'improvisent vendeurs de tickets, projectionnistes, scénaristes, acteurs et bien évidemment "réalisateurs", le temps d'un après-midi, d'une projection… Cette dernière rencontre cinématographique a eu lieu un mercredi, une petite entorse aux habitudes du samedi initié depuis peu de temps par le commissariat du film amazigh en vue de montrer à un plus large public les production qui ont fait l'objet de visionnage aux festivals du film international amazigh depuis son instauration il y a 11 ans. Et ce dernier rendez-vous du genre, a coincidé avec la journée de l'enfance le 1er juin, une aubaine. Cette opportunité a fait faire au commissariat du film amazigh mieux que les dernières rencontres en choisissant de projeter cinq courts métrages, réalisés par des enfants dont l'âge ne dépasse pas les 14 ans. Le commissaire du Festival du film amazigh, Si El-Hachemi Assad, a expliqué à la presse que l'idée d'introduire ce genre d'ateliers dans le programme du festival était de vulgariser le son et l'image auprès des enfants pour les familiariser avec le monde et la culture du cinéma. Il a indiqué que cette initiative offrait, en premier lieu, la possibilité aux enfants de connaître, à travers la pratique, les métiers du cinéma, ce qui pourrait susciter, plus tard, des vocations. Réalisés en cinq jours, dans le cadre du 11e Festival du film amazigh qui s'est tenu en mars dernier à Azeffoun (Tizi-Ouzou), les courts métrages sont le fruit d'ateliers d'initiation aux métiers du cinéma, un programme destiné aux enfants et encadré par des professionnels de la société de production "Dynamic Art Vision". Visionné au cours du festival d'Azeffoun, ces courts métrages ont eu l'absolution de tout le public présent et a beaucoup plu au jury de l'Olivier d'or qui dans les coulisses a fait part de son enthousiasme unanime en ponctuant qu'il aurait voulu visionner et juger de telles œuvres. En prenant en compte l'inexpérience des jeunes auteurs, leur feeling, leur disponibilité, les thèmes originaux abordés et le jeu des acteurs… toute une atmosphère restituée sous la houlette de Djillali Biskri, responsable de la société de production qui a parrainé les ateliers, maître des différents plateaux de tournages très modestes et sans aucun moyen cinématographique digne de ce nom. Une belle prouesse bien rendue et bien reçue. A ce propos, Djilali Beskri, a estimé que ces enfants, en réalisant cinq courts métrages, ont pu concrétiser leurs propres rêves et ont réussi à les partager. Il a ajouté qu'ils ont été studieux et appliqués pendant toute la durée du tournage, faisant montre d'aptitudes à écrire, dessiner le story-board, faire le découpage et le montage, et jouer et diriger des acteurs adultes. En effet, les cinq courts métrages, d'expression amazigh sous-titrés en français, abordent des thèmes variés, souvent en rapport avec l'environnement, comme les conflits familiaux, la volonté de réussir, la relation enseignant élève, etc. Intitulés "Le poisson", "Le destin", "C'est ainsi", "La classe" et "Le passif", ces films dont la durée varie entre 5 et 7 minutes chacun, ont démontré la capacité de ces "cinéastes" en herbe à réaliser des actes artistiques prometteurs, grâce à leur volonté propre et à la disponibilité des encadreurs. Après la projection, les enfants réalisateurs ont exprimé leur satisfaction des résultats de leurs travaux, tout en ayant conscience que le 7e art n'est pas un domaine facile et qu'il nécessitait, comme toute autre entreprise, beaucoup d'efforts.