A quelques jours de la proclamation officielle de l'Etat du Sud Soudan, le 9 juillet prochain, les pressions internationales s'accroissent sur le président Omar Bachir pour mettre fin au conflit qui oppose son armée aux troupes de Salva Kiir, vice-président et chef du gouvernement sud-soudanais, pour le contrôle des zones pétrolifères d'Abeyi et de Kordofan-Sud. Une réunion tenue, hier, à Addis-Abeba en Ethiopie, a réuni le panel de haut niveau de l'Union africaine pour le Soudan mené par Thabo Mbeki, l'ancien président sud-africain, avec les deux «Soudanais» pour discuter des «problèmes immédiats entre le nord et le sud». Notamment la question d'Abyei, le retrait des forces armées de la région, l'envoi d'une mission internationale sous conduite africaine pour assurer la sécurité et assurer les conditions d'un retour rapide des personnes déplacées en vue d'un règlement final du statut de cette zone. Félicitant l'initiative de paix africaine, le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a exprimé samedi «sa préoccupation» quant à la situation dans les deux régions soudanaises théâtre de violences. Il a appelé dans un communiqué «toutes les parties concernées à mettre fin aux hostilités et à coopérer pleinement avec la mission onusienne au Soudan (Minus) et les agences humanitaires pour aider les milliers de personnes qui ont fui leurs foyers». Ces deux Etats riches en pétrole connaissent depuis le 5 juin dernier des violences entre l'armée gouvernementale et des éléments de l'armée de Libération du peuple du Soudan (SPLA, ex-rébellion sudiste). L'Union européenne a exhorté, hier, le gouvernement soudanais à cesser les hostilités et à rechercher une solution négociée à la crise. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, somme le gouvernement soudanais à cesser de rechercher une solution militaire pour désarmer l'armée populaire de libération du Soudan (SPLA) au Kordofan-Sud et dissoudre les forces spéciales conjointes. Elle se dit «profondément inquiète de la dégradation rapide de la situation sécuritaire dans le Kordofan-Sud» et «déplore l'escalade des combats, les pertes humaines et les déplacements de populations civiles».