Photo: Slimene SA. Bientôt des voitures made in Algérie sur le marché. Ce n'est pas un rêve et le projet ne relève plus de l'utopie. Des négociations avec des constructeurs automobiles internationaux seront entamées dès la semaine prochaine lors de la réunion du CPE (Conseil des participations de l'Etat) avec des constructeurs automobiles de renommée mondiale. «Lors de cette réunion, le CPE étudiera quelques projets en gestation de partenariat avec de grands constructeurs automobiles», a souligné le ministre du commerce, M. El Hachemi Djaboub en marge de la séance plénière de l'APN consacrée, ce jeudi, aux questions orales. Pour le premier responsable du secteur du Commerce, «le temps est venu de banaliser l'affaire et démystifier la construction automobile». C'est un projet réalisable. Le CPE traitera ainsi les propositions des uns et des autres pour l'installation d'usines de construction automobile en Algérie. Pour le ministre, il est encore tôt pour divulguer les noms des partenaires étrangers intéressés par ce projet pour la simple raison que cela «s'inscrit dans le domaine du secret des négociations». En affichant son optimisme quant à l'aboutissement de ce projet, le ministre a fait remarquer que le gouvernement veillera à sensibiliser et à ramener un nombre de constructeurs de véhicules pour l'installation d'usines en Algérie. Le projet, dit-il, est «bénéfique» et constitue une aubaine vu le coût de construction, la main-d'œuvre et l'emplacement du marché algérien. Reste seulement à choisir le bon constructeur pour conclure des contrats de partenariat. Répondant aux concessionnaires automobiles qui ont contesté les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire pour 2009 appréhendant la chute de leurs ventes, le ministre a souligné qu'il est prématuré de parler de pertes ou de bénéfices. «Il faut attendre le 31 juillet prochain, soit une année après la mise en œuvre de la suppression du crédit auto, pour pouvoir dire que les mesures prises ont induit une baisse ou une augmentation dans les ventes». A la question de savoir s'il y aura une révision de la mesure relative au crédit à la consommation, Djaboub a laissé entendre que cette dernière est irrévocable et qu'elle a été prise dans le souci «de réduire les importations et pour protéger les ménages de l'endettement». ARRIVAGE D'UN MILLION DE TONNES DE CIMENT LE 20 OCTOBRE L'Etat a pris en charge l'importation du ciment afin de stabiliser le marché. 12 entreprises de ciment relèvent du secteur public et 2 du secteur du privé. La production nationale est de 12 millions tonnes/an alors que la consommation est de 18 millions, souligne le ministre. L'importation du ciment est autorisée au privé, ce qui explique la différence dans les prix proposés sur le marché. Une raison pour laquelle «l'Etat a décidé d'importer ce produit pour justement fixer son prix, préservant ainsi le pouvoir d'achat des citoyens», a précisé le ministre indiquant que c'est dans ce cadre qu'un décret définissant la marge bénéficière du ciment à 40 DA pour les commerçant de détail et 60 DA dans les marchés du gros a été promulgué. «Les services de contrôle sont mobilisés et veillent à l'application de ce décret et les sanctions seront très sévères», a-t-il mis en garde. Il est connu, soutient-il, que les mois d'avril-mai-juin est une période de grande consommation mais avec l'arrivée du produit, les prix vont certainement baisser. A titre illustratif, le sac de ciment a baissé à Alger de 700 à 520 DA depuis le mois de juin. Pour ce qui est de la commercialisation du produit importé, le ministre précise que la SGP GK s'occupera des modalités. Plus loin, le ministre a mis l'accent sur l'interdiction d'exportation de produits alimentaires fabriqués à base de produits subventionnés par l'Etat, notamment les pâtes ou le couscous. «Ces produits alimentaires sont fabriqués à base de blé tendre et de blé dur subventionnés par l'Etat qui les achète à 4000 DA le quintal et les cède aux minoteries à 2000 DA le quintal, afin que le citoyen puisse acheter la farine et la semoule à des prix raisonnables», a-t-il dit 25.000 EMPLOIS CRÉÉS À TRAVERS LES MAGASINS DE FRIPERIE La vente des habits et chaussures déjà utilisés (fripe) importés n'est pas interdite en Algérie. C'est ce qu'a affirmé le ministre du Commerce à une question d'un député FLN. Il explique que ce genre d'activité commerciale existe même dans les pays développés, ajoutant que l'OMC considère ces produits comme étant de la marchandise qui se vend et s'achète. En Algérie, l'activité est réglementée depuis 1997. Le ministre rassure que les produits mis sur le marché sont traités aux rayons. Gama, dépoussiérés et lavés. Il a indiqué également que seules les sous-vêtements et la literie sont interdits à la vente. En termes de chiffres, le ministre a fait savoir que le volume des importations lors de l'exercice de 2008 a été de l'ordre de 13 millions de dollars, contre 10 millions en 2007. L'Egypte et le Maroc ont respectivement importé 36 millions et 14 millions de dollars, ajoute le ministre. M. Djaboub a fait savoir que les dernières statistiques font état de 6704 commerçants, dont 240 grossistes, 2500 détaillants, 104 commerçants de tri. Le reste représente la catégorie des importateurs. En tout, précise le ministre, cette activité emploie pas moins de 25.000 Algériens. L'origine des produits importés sont l'Italie (54%), la Suisse (14%), l'Allemagne (9%), la France (5%) et les pays arabes (1%). «Notre objectif est de devenir un pays exportateur et non pas seulement importateur». Apropos de la zone de libre échange arabe, le ministre a indiqué qu'une commission a été installée au niveau de la Chambre de commerce afin d'établir la liste des produits à échanger. UN PROGRAMME POUR LA CRÉATION DE NOUVEAUX MARCHÉS Au sujet des marchés de fruits et légumes, le ministre, tout en déplorant que le secteur du commerce soit «sous-développé», a indiqué que 65% des produits sont vendus dans le circuit informel d'où, d'après lui, l'urgence de la mise en application du programme de réhabilitation des marchés de gros et de détails existants et de création d'espaces de vente.