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Rebonds : Vers un urbanisme à visage humain
Publié dans Horizons le 25 - 06 - 2011

Toute ville bouge et doit être initialement conçue comme telle, capable de grandir, de s'étendre, de s'étirer, mais de façon harmonieuse, sans sacrifier à cette contrainte ce qui la fonde comme espace urbain susceptible d'apporter confort, paix et sérénité à ses habitants. Le plus simple citoyen est en droit de s'inquiéter sur l'acte de bâtir et sur la manière dont s'organise la vie dans la cité, car il y va de la qualité de vie de tous et par là même du bonheur social individuel et collectif. Qualité des constructions, configuration des quartiers, architecture, espaces non bâtis, distribution des services, transports et circulation automobile et piétonne, gestion de la dépollution et de la récupération des ordures ménagères, sécurité urbaine et on en oublie, sont autant de points qui structurent des préoccupations que se partagent professionnels, experts multidisciplinaires et autres citoyens engagés, en vue d'une vie meilleure dans la cité. C'est en tout cas ce qu'ont permis de soulever les premières assises de l'urbanisme en Algérie, dont le premier mérite a été de dire et de soutenir qu'en la matière l'Algérie signe là un acte inaugural et que tout est à faire dans la voie de l'instauration d'un urbanisme à visage humain.
A L'ORIGINE ETAIT L'ACTE DE BÂTIR
Le premier responsable du secteur a eu les mots justes pour qualifier la situation présente dans laquelle se trouve l'urbanisme en Algérie, en disant que jusque-là nous n'avons fait que construire des cités ; c'est maintenant que nous devons nous atteler à construire des villes. Construire la ville. Ne voilà-t-il pas là un terme lourd de sens qui charrie dans son sillage tellement de considérations liées à l'organisation de l'acte de bâtir, qu'elles recouvrent l'ensemble des paramètres dont on peut simplement dire qu'ils répondent à l'exigence d'un bonheur social saisissable ? Pour donner une idée précise de cette complexité et du caractère déterminant que représente l'acte de bâtir pour ce bonheur social, il n'y a pas mieux que l'exemple que représente la ville de Londres. Cette cité avait connu, en 1730, un incendie qui la ravagea tout entière, mettant les responsables de l'époque devant l'obligation de tout reconstruire. Il en fut décidé ainsi et on profita de ce sinistre pour donner à la ville des égoûts qui soient dignes d'une capitale. 280 ans plus tard, ces égoûts répondent toujours aux normes requises pour recevoir les eaux usées de l'une des plus grandes capitales du monde. La raison ? Leurs concepteurs les avaient conçus, en 1730, pour desservir la ville de Londres jusqu'en 2030. Cette même capitale possède aujourd'hui un métro qui a connu de nombreuses extensions et qui transporte quotidiennement plus de 3 millions de Londoniens. Il nous coûtera certainement plus aujourd'hui de gérer, après coup, les conséquences de la non-urbanisation ou plutôt de la mauvaise urbanisation qu'il n'en aurait fallu si, au préalable, tout avait été conçu pour harmoniser les différents espaces urbains. Cela dit, le plus important est de commencer le processus tant attendu, qui pourrait sauver ce qu'il y a à sauver, qui n'est rien d'autre que le cadre et la qualité de vie des Algériens.
LA VILLE EST UNE CHOSE QUI VIT
Bâtir une ville, c'est penser à la fois la ville comme une unité indivisible et ses parties comme des entités autonomes. Cela peut sembler paradoxal, mais c'est la seule condition pour réussir à structurer une ville et à constituer l'identité urbaine de ses quartiers. C'est cela qui permet de démarrer d'un centre vers lequel convergent toutes les périphéries, et d'assigner des fonctions sociales identiques à toutes les parties, tout en composant les conditions d'un rôle économique et urbain propre à chaque partie. Partout, on doit construire des parkings à étages, des écoles, des hôpitaux, des annexes administratives, des centres commerciaux, des jardins… Partout, pourtant, on doit penser à connecter les parties à ce tout, tout en partant d'un centre fédérateur. C'est cela qui permet de construire les quartiers d'une ville sans édifier des cités-dortoirs. La ville est une unité en devenir qui doit être pensée comme le mouvement
qui lui donne sa raison d'être. Ignorer l'effervescence piétonne, le torrent automobile, la sortie des écoles, les heures de pointe et bien d'autres mouvements du quotidien, c'est ignorer cet aspect dynamique propre à une ville qui bouge. Toute ville bouge et doit être initialement conçue comme telle, capable de grandir, de s'étendre, de s'étirer, mais de façon harmonieuse, sans sacrifier à cette contrainte ce qui la fonde comme espace urbain susceptible d'apporter confort, paix et sérénité à ses habitants. Une ville qui ne bouge pas subit tout ce qui bouge autour d'elle, jusqu'à devenir une monstruosité qui broie ses habitants et qui le lui rendent bien.
LA VILLE ET SES HABITANTS-CITOYENS
Un citadin habite la ville, un citoyen fait corps avec la ville. Une ville qui agresse ses habitants est systématiquement, massivement et parfois volontairement agressée par ses habitants. On s'est souvent demandé pourquoi, dans certains quartiers défavorisés, certains services qui reflètent l'aisance ou symbolisent, par leur présence même, l'exclusion de certaines catégories sociales, sont vandalisés. Le cas du Bronx, quartier new-yorkais, est très éloquent à ce titre, même s'il n'est pas le seul. Dans un immeuble de sept, dix ou quatorze étages, les résidents ne peuvent, sur le très long terme qui correspond à une bonne partie de leur vie, demeurer des habitants-citoyens. Même propriétaires de leurs appartements, ils finissent par haïr leur environnement immédiat et par ne plus prêter le moindre intérêt à tout ce qui est commun. Le jardin, au même titre que l'ascenseur ou la rue alentour, n'est-il pas un espace commun ? Pourtant, le sentiment d'exclusion ou d'abandon est tellement fort qu'en chacun et chez tous, le citoyen devient démissionnaire et finit par s'accoutumer à cette attitude. L'indifférence cynique devient un art de vivre dans le quartier, définitivement déconnecté de la maison, et dans une plus large mesure, le quartier est définitivement déconnecté de la ville.
La ville et le quartier sont devenus les espaces dépotoirs de tout ce qui est épargné à la maison, espace sacré et consacré d'où on sort le matin pour ne rentrer que le soir, après avoir vidé sa colère sur les trottoirs à «la face des passants» et jeté sur la chaussée tout ce qui pouvait être jeté. La ville ne se préserve pas par la coercition à premier abord. Elle se préserve, avant tout, par la structuration des conditions qui lui donnent un mouvement en harmonie avec celui de l'humanité qui évolue en son sein. Une ville doit pouvoir abriter et accueillir, sans les agresser, ses visiteurs et ses habitants, dans ce sens qu'ils doivent pouvoir y circuler normalement sans adversité, sans débauche d'énergie et sans perte de temps. Mais une ville doit pouvoir expulser, pour se préserver, tout ce qui participe des congestions génératrices de conflictualité.
Une ville administrative ne peut pas être à la fois un centre économique et un pôle culturel et urbain sans risquer l'implosion. Cela surtout quand elle n'a pas réuni les attributs urbains et les conditions infrastructurelles pour avoir cette polyvalence. Mais une ville ne peut se préserver que dans le cadre d'une harmonisation nationale de l'aménagement territorial. Ainsi, l'attractivité excessive des villes n'est que le fait d'une mauvaise prise en charge des besoins ruraux et des fondamentaux de développement et de décence sociale, à savoir le logement, l'emploi, les infrastructures de santé et d'éducation ainsi que les moyens de divertissement et de communication. Aucune ville, aussi bien policée que cela peut s'imaginer, ne peut se soutenir d'un exode rural massif et continuel sans perdre les attributs de l'urbanité qui sont les seuls garants d'un cadre de vie viable et vivable.


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