Une délégation allemande est attendue à Alger, pour faire avancer leur projet d'énergie solaire, selon une source proche du dossier. Le choix d'Alger, pour la tenue de la 10e réunion du conseil d'administration de ce consortium de douze (12) entreprises permet de faire « le forcing » en sensibilisant davantage les pouvoirs publics algériens sur l'utilité de ce grand projet au moment où le ministre algérien de l'Energie s'est contenté à plusieurs reprises de le qualifier de « simples idées » loin de constituer « un projet concret ». La rencontre entre partenaires défenseurs de cet projet aura lieu aujourd'hui à l'hôtel Hilton, ajoute t-on Il reste, au-delà de la volonté de l'Algérie d'adhérer à ce projet que les partenaires allemands semblent déjà satisfaire à l'une des premières exigences qui veut que le partenaire local soit associé à tout projet d'investissement, et c'est le cas de l'entrée du groupe privé algérien Cevital qui ne manque pas de lui faire depuis peu la promotion nécessaire. De plus, ajoute notre source, la date de la réunion d'Alger n'est pas fortuite puisqu'elle « coïncide en plein débat sur les changements climatiques » et la préparation de la prochaine rencontre de Copenhague sur la mise en œuvre d'un accord sur l'application de l'Accord de Kyoto sur les gaz à effet de serre. Le projet Desertec lancé à Munich, en Allemagne, prévoit d'utiliser l'énergie solaire des déserts du nord du continent africain, comme l'Algérie pour assurer une partie des besoins énergétiques de l'Europe et une grande partie de ceux des pays producteurs. L'étude qui a été menée par les Allemands montre qu'en occupant « moins de 0.3% de la surface entière désertique de la région Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord par des centrales thermiques solaires, il serait possible de produire assez d'électricité pour satisfaire aux demandes actuelles en énergie de l'Europe et de la région, tout en répondant aussi à l'augmentation de la demande dans le futur ». Le projet passe par la construction de centrales thermosolaires interconnectées qui seraient capables d'assurer 15% des besoins énergétiques de l'Europe d'ici 2050. A ce réseau, pourraient également se raccorder parcs éoliens, centrales géothermiques ou hydroélectriques. Le projet a été initié, pour rappel, par le Club de Rome et la Trans-Mediterranean Renewable Energy Coopération (TREC). On estime à près de 400 milliards d'euros le coût total du projet, dont 45 milliards pour le seul réseau de transport. Mais apparemment, les problèmes de financement ne semblent pas se poser réellement puisqu'il entre dans les projets prioritaires de l'Europe tel le Medgaz Le consortium estime quant à lui que le projet est suffisamment réaliste pour d'ores et déjà lancer l'élaboration de plans d'exploitation concrets et de projets de financement associés, ainsi que les préparatifs industriels pour la construction d'un grand nombre de centrales solaires thermiques interconnectées et réparties dans toute la région. Le projet qui réunit des poids lourds de l'industrie et de la finance mondiales tel Siemens ou encore la Deutsche banque en Allemagne, le spécialiste espagnol du solaire, Abengoa Solar a déjà la bénédiction de l'Observatoire méditerranéen de l'Energie (dont l'Algérie est membre). Il n'empêche qu'il a aussi ses détracteurs qui ne le trouvent pas à leur goût en raison du coût - qui peut être certes amorti à la longue - et surtout du risque de « monopole sur la production d'électricité », expliquent les spécialistes. Ses promoteurs ne seront pas au bout de leur peine lorsqu'ils auront à défendre le prix de cession de l'énergie ainsi produite, le choix de l'emplacement desdites centrales qui devront faire l'objet, au préalable, d'un accord avec les gouvernements respectifs, dont l'Algérie.