L'Etat devra prendre en charge la différence entre le prix de l'électricité conventionnelle et celle produite à partir d'énergies renouvelables. L'Algérie a lancé le défi d'arriver, d'ici 2015, à produire 5% de son électricité à partir d'énergies renouvelables, voire même l'exporter en Europe, notamment en Allemagne. Un projet qui risque de bien se compliquer si les pouvoirs publics ne prennent pas sérieusement en charge l'aspect juridique lié à ce projet. Selon la directrice des énergies renouvelables auprès du ministère allemand de l'Economie et de la Technologie, «ces deux questions sont liées». Répondant aux questions de la presse, lors d'un débat qu'elle a animé en marge de la conférence sur le partenariat dans le domaine des énergies renouvelables entre les deux pays, Christina Wittek, a expliqué qu'«il est difficile de savoir ce qu'il adviendra d'ici cinq ans, tout dépend des décisions qui seront prises d'ici là». Elle a ensuite ajouté que «le cadre juridique est très important, (...) il faut déterminer le prix de référence et établir la différence entre le prix de l'électricité conventionnelle et celui de l'électricité issue des énergies renouvelables». Tel est le principal obstacle de ce projet, à savoir la prise en charge de cette différence. «Il faut une subvention de l'énergie renouvelable par l'Etat algérien. Le projet en dépend sinon on n'atteindra jamais 5% d'ici 2015», a-t-elle estimé. Ce qui serait une décision très difficile à prendre pour le gouvernement algérien qui subventionne déjà le prix de l'électricité conventionnelle et qui est constamment confronté à la question de l'augmentation de ce dernier. Toutefois, cela n'altère en rien l'intérêt qu'accordent les sociétés allemandes activant dans le domaine des énergies renouvelables pour le marché algérien, notamment lorsqu'il s'agit de l'énergie solaire, dont les potentialités suscitent les convoitises. Et pour cause, les bourses de coopération, les rencontres d'affaires et les délégations d'hommes d'affaires allemands se multiplient en Algérie. La dernière en date a eu lieu hier avec la venue d'une délégation d'hommes d'affaires conduite par Mme Wittek pour trois jours. Un temps qu'ils comptent bien mettre à profit pour nouer des contacts dans le pays et engager des discussions en vue d'un partenariat algéro-allemand dans ce secteur d'activité. «L'ambition des autorités algériennes à augmenter la part des énergies renouvelables dans la production électrique nous a fortement encouragés à promouvoir de nouveau le potentiel du marché de l'énergie solaire au niveau de l'économie allemande», a déclaré hier, le président-directeur général de la AHK, Andreas Hergenröther, ajoutant: «Nous sommes convaincus que les entreprises allemandes auront leur place comme partenaires durables dans le cadre du transfert de technologies». Des rencontres encouragées et soutenues par le gouvernement allemand. Ce dernier offrant le cadre adéquat pour l'élaboration de projets communs, dans le but de booster le partenariat économique entre les deux pays, déjà très florissant. A ce sujet, la responsable allemande à la tête de la délégation est revenue sur un projet qui fait beaucoup parler de lui, à savoir Desertec. Ce dernier est désigné comme le plus grand projet d'énergie propre que lancera prochainement la Deutsh Land dans le Sahara. Son montant est de 400 milliards d'euros. Il sera conduit par une douzaine de grandes entreprises allemandes réunies au sein d'un consortium baptisé Desertec, Industrial Initiative. L'objectif majeur étant de faire de l'Allemagne le leader mondial de l'énergie solaire. A ce sujet, Mme Wittek a clairement expliqué que «Desertec est une initiative industrielle, le gouvernement allemand n'est pas impliqué directement dans ce projet privé, car il n'a pas du tout été informé avant la constitution du consortium». Elle a ensuite tenu à préciser que «pour le moment, on ne peut pas dire que le gouvernement allemand soutient ce projet, comme il n'y a encore rien de concret (...) et il n'est pas du tout question que le gouvernement finance cette initiative».