Photo : Fouad S. Réda Malek, Mohamed El Mili et Pierre Chaulet ont, tour à tour, retracé, hier, les circonstances de la naissance du quotidien El Moudjahid à l'occasion de son 55e anniversaire. Réda Malek a témoigné de ce qui fut l'organe central du front de libération nationale et idéologique de la révolution. L'ancien premier ministre a affirmé que ledit journal a connu plusieurs phases dans son évolution, soutenant que la version arabe et française répondait à la même orientation. «Nous tenions des réunions communes pour discuter des thèmes», a-t-il dit. Il n'a pas manqué de saluer la constance de la ligne éditoriale du journal, en dépit, a-t-il précisé «du changement des hommes». M. Malek a aussi évoqué l'engagement des étrangers, dont Frantz Fanon, aux côtés des Algériens. Sur un autre plan, Réda Malek a mis en exergue la liberté et l'esprit d'entente qui prévalait au sein de la rédaction, en rappelant la liberté d'écrire que leur accordaient Krim Belkacem et Abane Ramdane. Il a rappelé à l'assistance, l'idée défendue par le journal, à savoir l'indépendance. Le contenu et le style d'El Moudjahid, a-t-il dit, font de lui une école de la révolution algérienne. Les rédacteurs, s'est-il rappelé, donnaient la chasse aux formules creuses, pour la simple raison qu'ils considéraient, fondamentalement, que la cause algérienne était juste. Pour l'histoire, l'ancien ambassadeur a rappelé que «nous combattions le colonialisme et non pas les Français, dont certains nous ont aidés de façon formidable». Pierre Chaulet a rappelé, pour sa part, les trois titres proposés (le Combattant, le Résistant et El Moudjahid), avant que le choix ne soit porté sur le troisième titre. Abane Ramdane, a-t-il fait savoir, a écrit le premier éditorial pour expliquer le sens du titre. Le professeur se rappelle de juillet 1956, année au cours de laquelle les Français ont découvert le pétrole au sud algérien, lorsqu'on lui a demandé d'écrire un article sur le Sahara. «J'ai rédigé avec ma femme cet article en disant que le Sahara français est un mirage», a-t-il noté. Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a exprimé sa reconnaissance à Réda Malek, Pierre Chaulet et Mohamed El Mili, tout en saluant ceux qui ont fait de cette publication une école de valeurs morales. «C'est avec fierté que je rends hommage à ceux qui ont placé le journal dans la grande porte de l'histoire», a affirmé le ministre, avant de souligner qu'à l'époque du parti unique «El Moudjahid était à l'avant-garde du combat pour les libertés et la démocratie». Il a aussi noté la nécessité de ramener El Moudjahid à sa mission initiale de service public, l'une des missions essentielles qui sera imprimée à ce journal pour être dans le sens des réformes initiées par le président de la République. Mohamed El Mili, directeur d'El Moudjahid version arabophone a, quant à lui, évoqué le geste du président égyptien, Djamel Abdenasser qui a mis à sa disposition une imprimerie.