Directeur de l'ONCI et commissaire du Festival de Timgad Le directeur de l'ONCI (Office National de la Culture et de l'Information) et commissaire du Festival de Timgad, Lakhdar Bentorki, a dernièrement donné une conférence de presse à l'occasion de la tenue de la 33e édition du Festival international de Timgad, prévu du 4 au 13 juillet. Il témoigne de la compétence et surtout du sérieux. Ambitieux, M. Bentorki est nourri d'une longue expérience dans le domaine de la culture. Rencontre avec un responsable chevronné qui jette un regard lucide sur le monde moderne. Il accepte volontiers de répondre à nos questions. Par rapport aux précédentes éditions, quelle est la particularité de ce festival ? Cette manifestation culturelle se veut, tout d'abord, une opportunité de contacts et d'échanges, offrant harmonie et diversité de talents. Ce festival est placé sous le signe de la jeunesse, coïncidant avec la célébration de la fête de l'indépendance et de la jeunesse. En plus, nous avons tracé un programme riche et varié. Nous avons tenté de concilier entre différents styles de musique locale et étrangère. Le site et le lieu du festival sont-ils conformes à l'esprit et à l'ambition de cette manifestation ? Le nouveau théâtre plein air, réalisé à proximité de la cité archéologique Thamugadi de Batna, est conforme pour accueillir le Festival international de la musique de Timgad. Ce temple culturel a une capacité de 5.000 places. Plusieurs aménagements y ont été installés, accompagnés d'autres structures en vue d'assurer toutes les commodités aux visiteurs, artistes et public. Comment jugez-vous le niveau des jeunes artistes qui émergent sur la scène artistique ? Certes, je ne suis pas versé dans le domaine de la musique, mais avec ma petite expérience, je suis néanmoins capable d'apprécier les capacités d'un musicien dès qu'il joue les premières notes. Il faut des dizaines d'années pour devenir un bon artiste et encore pour le rester, il faut entretenir sa dextérité en s'exerçant régulièrement durant plusieurs heures chaque jour et cela, sans manquer un seul jour. C'est une discipline de fer, j'en conviens. Les jeunes artistes que je rencontre sont talentueux et armés d'une solide volonté de se parfaire et de se construire une carrière. Quand ce talent et cette volonté existent, l'art de jouer d'un instrument devient une évidence. Dans la précédente édition, le programme était plus étoffé. Avez-vous le sentiment que l'interprétation était réussie ? Selon les spécialistes et les medias, le Festival de Timgad est perpétuellement une réussite. Le passage des artistes s'est déroulé comme je l'ai souhaité. Malgré les origines diverses des artistes, l'unité et l'accord ont été satisfaisants. L'appréciation du public qui a applaudi chaleureusement en est un témoignage évident. Je pouvais compter sur la volonté de bien faire de ces jeunes artistes. Afin de booster le secteur de la culture, certains suggèrent la participation du secteur privé, c'est-à-dire le partenariat. Partagez-vous cela ? Foncièrement. La participation du secteur privé est plus que jamais primordiale. Le privé doit intervenir et participer. En principe Batna est une très belle région, notamment avec ses sites archéologiques et naturels, et elle devrait être active et mise en valeur tout au long de l'année. Timgad, ce n'est pas seulement un festival de dix jours. C'est important que d'autres secteurs accompagnent ce festival, notamment des partenaires économiques. C'est quoi le plus important pour vous : jouer de la musique, échanger les savoirs et les expériences ou réussir un festival ? Ces missions vont de paire, car à mon sens et en tant que responsable, nous devons saisir l'opportunité de la visibilité qui m'a été conférée pour l'impliquer dans la promotion des valeurs humaines universelles. Quel est le programme du mois de Ramadhan ? Comme à l'accoutumée, l'ONCI ne déroge pas à la règle. Notre institution a d'ores et déjà ficelé un programme riche et varié. La salle Atlas sera consacrée au chant religieux avec la participation de plusieurs pays musulmans et arabes. Quant à la salle El Mouggar, cet espace sera dédié aux musiques classiques et chansons populaires.