Baisser de rideau dimanche au petit matin du très populaire festival international de Timgad. Quoi de plus pathétique que de boucler une manif avec une star qui nous aime et que nous aimons : Magda Erroumi, une fidèle artiste parmi les fidèles parce qu'elle ne se lasse jamais de répondre oui aux invitations de nos structures culturelles; même lorsque l'Algérie était vers la fin des années 90 quasiment infréquentable. Toujours aussi généreuse et Dieu seul sait que le public le lui rend si bien avec sa fougue implacable et son envie concrète de se déplacer des lieux les plus reculés pour venir à Tamugadi, la ville antique de Timgad y passer la nuit, ou faire un aller retour pour la voir. Il y a eu donc foule au nouveau théâtre de Timgad pour son concert exceptionnel tourné à guichets fermés. Ses chansons tout le monde les connaît, mais la diva libanaise comme pour vouloir se rapprocher davantage du public a fait mieux que d'habitude en les gratifiant d'une surprise. Elle chantera un classique algérois de Naïma Dziria "Ana loulia", un titre pour dire qu'elle est comme tout le monde, et comme tout le monde, elle peut souffrir du manque. Ovations nourries et fougueuses de la part d'une foule qui semblait considérer ce titre de variété comme une vraie déclaration d'amour. La diversité et la richesse de la musique algérienne "sont éblouissantes", a déclaré à Batna la star libanaise de la chanson arabe. La diva qui animait une conférence de presse a indiqué avoir découvert récemment cette musique et avoir été éblouie par sa richesse et sa diversité qui peuvent être, a-t-elle souligné, "d'un grand apport pour l'évolution de la musique arabe". 10 jours de nuits pathétiquement blanches au nouveau théâtre de Timgad où plusieurs artistes algériens et étrangers ont défilé pour marquer cette 32 ème édition du festival musical qui, cette année, aurait banni de la liste de ses invités les stars égyptiennes. La virulente polémique sur le match Algérie-Egypte haineusement nourrie par quelques noms de la chanson égyptienne était sans doute très vivace. Une star égyptienne dans notre théâtre antique ça peut sérieusement fâcher. Une édition qualitative A l'issue d'une conférence de presse animée à Timgad, Lakhdar Bentorki, commissaire du festival et directeur général de l'office national de la culture et de l'information, (ONCI) a révélé que cette édition a connu "un saut qualitatif notable dans la vie de cette manifestation".Le conférencier a estimé que le festival, "connaît une évolution constante, malgré quelques perturbations constatées cette année au niveau des concerts en raison notamment du transfert de la scène de la manifestation de l'antique théâtre romain au nouveau théâtre construit à proximité". Selon Bentorki qui considère que la manifestation s'est faite une place sur le plan international, connaît une évolution constante et attire de plus en plus un public de qualité, estimant que le festival de Timgad "devrait avoir le soutien de tous, notamment celui des médias". Arguant du fait que cette nouvelle structure de 5000 places "est non seulement l'un des plus grands théâtres en Algérie, mais est également dotée de toutes les commodités modernes qui font défaut dans le théâtre romain", Bentorki a exprimé le vœu de voir le nouveau théâtre doté d'une instance de gestion qui permettrait son ouverture et son exploitation durant toute l'année et non pas juste pendant les 10 jours que dure le festival de Timgad. L'ONCI, a estimé son directeur, a mis à la disposition du festival tous les moyens techniques et organisationnels nécessaires à sa réussite. "Il appartient à d'autres parties de prendre les initiatives nécessaires à son enrichissement, notamment les sponsors et les associations culturelles qui pourraient organiser des manifestations en parallèle à même de mettre en valeur la richesse et la diversité culturelle de la région", a-t-il dit. La 32 édition du festival de Timgad qui a mobilisé un financement de 352 millions de dinars a connu cette année la participation de grands artistes.