«La revendication d'une Constitution populaire et démocratique n'est qu'une partie de nos revendications» Le projet de révision constitutionnelle, approuvé par voie référendaire vendredi, ne semble pas satisfaire toutes les parties. Répondant à l'appel du «Mouvement du 20 février», des dizaines de milliers de Marocains ont participé à des manifestations dans plusieurs villes, notamment à Rabat, Casablanca et Tanger, pour dire «non à une Constitution octroyée» et pour poursuivre leur mouvement de contestations, contredisant ainsi le score écrasant (98,48%) annoncé par le cabinet de Taïb Cherkaoui (ministre de l'Intérieur) à l'issue du scrutin. Lors de ces marches, dont la plus importante aurait regroupé environ 200.000 personnes à Tanger, les manifestants ont réclamé des «changements politiques»,«une vie digne», la «fin de la corruption» et «la chute du despotisme», selon le «Mouvement du 20 février». A Rabat, le défilé a parcouru les boulevards qui mènent au Parlement. Scandant «dignité, liberté, justice sociale», quelque 5.000 personnes y ont pris part et réitéré le mot d'ordre du mouvement «Mamfakinch» (nous n'allons pas nous arrêter). Mohamed El-Moussayir, un des animateurs de la marche, a soutenu que le mouvement n'allait pas s'essouffler avec l'adoption d'une Constitution octroyée et que son action était étalée dans le temps. «La revendication d'une Constitution populaire et démocratique n'est qu'une partie de nos revendications», a-t-il déclaré, ajoutant que «le mouvement allait tracer un programme de travail pour poursuivre sa lutte jusqu'à la satisfaction des revendications à caractère politique, économique et sociale». Idem à Casablanca. La plus grande métropole du royaume chérifien a vu un important dispositif policier encadrer les protestataires, alors que des contre-manifestants ont lancé des pierres dans leur direction. Pour rappel, le nouveau texte constitutionnel renforce les pouvoirs du Premier ministre et du parlement tout en préservant la prééminence politique et religieuse du monarque. Il prévoit également des réformes renforçant l'Etat de droit et l'indépendance de la justice. Le texte stipule encore que le Premier ministre, issu du parti majoritaire aux élections, aura la possibilité de dissoudre la chambre des représentants, ce qui était jusque-là du seul attribut du roi.