Photo : Makine F. Le taux de réussite à l'examen du baccalauréat a atteint les 62,45 %. L'annonce a été faite, hier, par le ministère de l'éducation nationale. uelque 96.000 lauréats ont obtenu leur bac avec mention (assez bien, bien, très bien et excellent), soit 46% par rapport au nombre total des admis scolarisés. Simple comparaison : le taux de cette année est légèrement supérieur à celui de l'année dernière qui était de l'ordre de 61,23%. Cette amélioration s'explique, selon les enseignants, par trois facteurs : un barème de correction plus souple, sujets abordables sans oublier le fait que cette année n'a pas connu de perturbations. Il faut dire que les enseignants avaient prévu un taux de réussite oscillant entre 60 et 65%. C'est ce que nous a affirmé, hier, Achour Idir, chargé de communication du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). «La filière scientifique, avec un taux de réussite de 70%, vient en pole position », précise-t-il. La branche gestion économique occupe, elle, la deuxième place avec un taux de réussite avoisinant 65% alors que la filière littéraire - c'est devenu maintenant une tradition - vient à la dernière place alors que la filière langues étrangères fait office de maillon faible. Ce constat est confirmé par le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Messaoud Boudiba indique que la branche littéraire a réalisé des notes moyennes pour ne pas dire faibles. Par contre, les scientifiques, dira-t-il, ont une nouvelle fois frappé fort en obtenant d'excellentes notes, supérieures pour certaines matières à 17/20. Le ministère de l'Education a estimé, dans un communiqué, que ces résultats sont «le fruit d'une nouvelle culture impulsée dans le sillage des réformes». Cette année, ajoutera encore le document du département de M. Benbouzid, et pour la troisième fois depuis l'indépendance, des mentions «excellent» ont été décernées. Cette session n'a pas dérogé à la règle puisque 64 candidats ont obtenu cette mention alors que le nombre ne dépassait point les 3 en 2008. En tout état de cause, le ministre de l'Education qualifiera le taux de cette année d'historique, le meilleur résultat enregistré depuis l'indépendance. Mais la fierté de M. Benbouzid reste, sans contexte, le fait que cet exploit «historique» s'est réalisé sans aucun rachat. Une question : avec ces performances, faudra-t-il crier, alors, victoire ? Pas forcément, réplique le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Meziane Meriane estime que beaucoup reste à faire en termes de travail pédagogique. «Le premier chantier à entreprendre, soutient Meriane, est de procéder à l'évaluation de la réforme éducative entamée depuis 2003». Pour lui, les taux de réussite aux examens finaux, tous paliers confondus, ne doivent en aucun cas constituer un paramètre d'évaluation Car le tableau aujourd'hui, argue-t-il, n'est guère reluisant : classes pléthoriques, programme surchargé… LYCEES : DES CLASSES À 45 ELÈVES L'ANNEE PROCHAINE Dure, dure serait l'année prochaine pour les lycéens. Il semble que le taux jamais égalé des examens du BEM réalisé cette année ne sera pas sans désagrément. Et pour cause, les enseignants évoquent, d'ores et déjà, le spectre de la surcharge des classes. Le CLA estime que l'effectif passera, à la faveur de cet exploit, du simple au double. Le chargé de communication du Cnapest prévoit même des classes à 45 élèves, notamment pour ceux de première année secondaire. Aujourd'hui, la moyenne est de 30 élèves par classe. Le ministre de l'Education nationale comptait réduire ce nombre à 20 élèves. Nos interlocuteurs ne sont pas allés par quatre chemins pour mettre en exergue entre autres, l'impérieuse nécessité de renforcer le corps enseignant qui connaît un déficit sans précédent. A cela, il y a lieu d'ajouter l'urgence de l'ouverture de nouveaux établissements.