Prenant acte du taux élevé de réussite au baccalauréat 2010 , le département de Boubekeur Benbouzid considère que le système éducatif va davantage vers une dynamique qualitative permettant de dépasser les difficultés majeures enregistrées au niveau de l'enseignement supérieur. «Dans le passé, le niveau des étudiants admis à l'université était relativement inacceptable, mais depuis la mise en œuvre de la réforme de l'éducation nationale, les résultats du baccalauréat ne cessent de s'améliorer et de se refléter sur l'enseignement supérieur», a estimé Boubakeur Khaldi, secrétaire général du ministère de l'Education nationale intervenant lors d'une conférence de presse tenue hier en son siège à Alger. Il annonce officiellement un taux de réussite pour les candidats au baccalauréat scolarisés de 61,23% cette année, contre 53,19% en 2008 et 45,04% en 2009. L'intervenant tient à noter que sur les 212 555 lauréats, 43,49% ont obtenu une mention (très bien, bien ou assez bien), soit 98 044 lauréats dont 49 ont obtenu la mention excellent avec des moyennes de plus de 18 sur 20, suivis de 5 227 mentions très bien (de 16 à 18 sur 20), puis 24 305 lauréats ayant obtenu la mention bien et enfin 68 463 lauréats la mention assez bien. Le département de Boubakeur Benbouzid s'est félicité de «l'augmentation du taux de réussite dans les trois paliers de l'éducation nationale ainsi que du nombre de lauréats avec mention». Il s'agit, précise-t-on, d'une promotion exceptionnelle que cette session de juin 2010, qui est «le pur produit de la réforme des cycles moyen et secondaire. A l'horizon 2015, il est attendu la formation d'une génération qui aura suivi entièrement les nouveaux programmes de la réforme, de la première année primaire à la terminale et ce, avec des objectifs de réussite de 70%, formée de plus en plus au niveau des standards internationaux et d'autant plus apte à relever les défis de son temps», a affirmé M. Khaldi. Ce dernier a indiqué que le taux de réussite à l'examen du baccalauréat ne cesse d'évoluer depuis l'année 2000 (32,29%), notamment à partir de 2005, année du lancement de la réforme, permettant aux taux de réussite de varier entre 37 et 55% en 2008, avec un seul taux décevant, celui de 45,04% enregistré l'année dernière que le ministère considère comme une année «spéciale regroupant les doublants du secondaire de l'ancien programme». Le conférencier n'a pas hésité, par là-même, de faire une comparaison entre le taux enregistré cette année et celui de France et de quelques pays voisins qui, selon, initient des facilitations et des rachats directs et indirects pour des taux de réussite moins importants et ce, en indiquant que si ces rachats étaient appliqués par son département, les résultats auraient été meilleurs. Pour revenir aux résultats de cette année, M. Khaldi note que c'est pour la troisième fois que la wilaya de Tizi Ouzou est classée en tête avec un taux de réussite de 79,41% sur l'ensemble des directions de l'éducation ayant enregistré une moyenne nationale de plus de 50% de taux de réussite alors que le dernier rang est occupé, comme l'année passée, par la wilaya de Djelfa (38,09% de taux de réussite). Interrogé sur cette situation critique vécu par la famille éducative de Djelfa, le secrétaire général du ministère de l'Education nationale a affirmé qu'une enquête réalisée l'année dernière au niveau de six wilayas où ont été enregistrés les plus faibles résultats, a indiqué que le problème ne se pose ni au niveau des infrastructures, ni dans le taux d'encadrement, ni en matière d'équipements et ni en matière de la disponibilité des enseignants. Le problème se pose, selon M. Khaldi, dans le niveau d'enseignement et d'apprentissage des langues malgré la disponibilité des enseignants. Le ministère prévoit pour cela le recyclage des enseignants, des formations plus intenses en matière de langues avec la suggestion de création de départements d'enseignement de langues étrangères au niveau de toutes les universités afin de former le maximum d'enseignants. L'autre explication des faibles taux dans certaines wilayas est, selon l'intervenant, la faible participation de la famille dans l'éducation scolaire des enfants. M. Khaldi a annoncé, ainsi, la création d'une nouvelle commission pour l'étude de ces problèmes et la recherche de remèdes efficaces.