Tous les ports nationaux seront passés au crible La commission d'enquête parlementaire ayant pour rôle de faire un travail d'investigation sur les raisons qui ont conduit à l'augmentation subite des prix de certains produits alimentaires entamera ses sorties sur le terrain à partir de samedi prochain. Son président, Rezgui Kamel, affirme à Horizons, pour lever tout équivoque sur le rôle assigné à cette instance, que sa mission n'a en aucun cas pour but «de régler des comptes, encore moins de blanchir certaines parties». L'idée initiée par la Chambre basse a germé suite aux événements de janvier dernier, date du déclenchement des émeutes dans les rues suite à la hausse brutale de certains produits alimentaires de large consommation. Pourquoi subitement cette augmentation ? C'est ce à quoi tentera de répondre la commission qui parle d'enquêter sur quatre produits de première nécessité, à savoir le blé, le lait, le sucre et l'huile. A cet effet, la commission, dont les travaux ont été enclenchés depuis deux mois, a déjà auditionné 6 ministres responsables des départements étroitement liés à la problématique, en plus des instances, les Douanes et celles chargées de la production des denrées précitées. Les opérateurs privés et publics ont été également de la partie, souligne M. Rezgui en faisant savoir dans ce sillage que les premières instances à visiter sont les ports. Ils seront tous passés au peigne fin étant des lieux de toutes les transactions commerciales. Le but est de prendre la température exacte du commerce extérieur, «porte de tous les maux». Les enceintes portuaires abritent également des unités de production des produits précités, a-t-il dit. Ce qui facilitera la tâche de la commission qui devra mettre le doigt sur les multiples failles du circuit de l'acheminement des produits depuis leur arrivée au port jusqu'à leur mise en circulation sur le marché. «Nous avons tous les moyens à notre disposition et nous allons travailler sans aucune barrière. Cela ne signifie pas que nous allons dépasser nos prérogatives pour se substituer au travail de la justice», a-t-il déclaré en réponse à une question sur l'existence des lobbies dans ce domaine considéré comme une chasse gardée, notamment pour ce qui est de la commercialisation de ces produits de large consommation. Ce qui engendre d'ailleurs le phénomène de spéculation. «La commission va dire qui a fait quoi», lâche-t-il en invitant les voix ayant critiqué la commission à attendre les résultats finaux de son action pour ensuite la juger. En termes de proposition préliminaire, M. Rezgui insiste de prime abord sur la nécessité de mettre en place le conseil de la concurrence, devant s'ériger en tant qu'instance de régulation du marché.