Le casier judiciaire ne sera plus exigé pour les dossiers d'emploi et les demandes de crédits. C'est ce qu'a annoncé, jeudi, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz. En marge de la visite d'inspection effectuée au nouvel établissement pénitentiaire d'Aïn Ouassara (Djelfa), M. Belaïz a expliqué qu'une instruction ministérielle concernant le casier judiciaire des repris de justice libérés avait été adressée à cet effet aux établissements d'emploi et d'octroi de crédits. Il a rappelé, à l'occasion, la signature récemment par le Premier ministre d'une instruction officielle sur le traitement des repris de justice en matière de demande d'emploi et de crédits en les dispensant de présenter le casier judiciaire. La note concerne en premier lieu le ministère du Travail et de l'Emploi et les banques. Selon cette instruction, les repris de justice seront traités ''sans discriminations'' pour ce qui est des procédures administratives et les dossiers à fournir. Ainsi, le Premier ministère aurait radié "définitivement", selon M. Belaïz, le casier judiciaire des dossiers des repris de justice relatifs aux demandes d'emploi ou de crédits afin d'assurer une meilleure réinsertion sociale à cette catégorie. Le ministre a, en outre, rappelé que tous les tribunaux assureront la permanence de service de délivrance du casier judiciaire et de la nationalité durant la période des congés d'été et les week-ends. LES PRISONS N'ABRITERONT PLUS DE MINEURS À L'HORIZON 2012 Il n'y aura aucun mineur détenu dans les établissements pénitentiaires à l'horizon 2012, selon le directeur général de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Felioune. En marge de la visite du ministre de la Justice, M. Felioune a indiqué en outre que cinq centres de rééducation inscrits au titre du plan quinquennal 2011-2014 devraient être réceptionnés avant 2012 pour accueillir ces mineurs. Ces centres seront encadrés, selon le même responsable, par des fonctionnaires qui ne relèvent pas de la sûreté et habillés en civil afin de donner à ce genre d'établissement un caractère scolaire plutôt que carcéral. Rappelant que le mineur est toute personne âgée entre 16 et 18 ans, M. Felioune a affirmé qu'aucun mineur de moins 16 ans n'est en prison et que ces mineurs n'ont aucune sorte de contact avec les détenus majeurs. Actuellement, 411 mineurs, jugés pour la majorité pour des affaires de vol et d'actes de violence, sont incarcérés dans des centres pénitentiaires. Des prisons qui seront d'ailleurs progressivement fermées et transformées en musée après la réception des 18 nouveaux. «Certains établissemenst seront réaménagés et remis à des services externes de réinsertion et à d'autres structures tandis que les prisons historiques seront reconverties en musées», a précisé le ministre. «Avec la réception des nouveaux établissements pénitentiaires, a-t-il dit, l'Algérie aura réglé le problème de la surcharge carcérale.» Sur les 133 établissements, 68 seront fermés et remplacés par de nouveaux, selon le ministre. La population carcérale est estimée actuellement à 56.000 dont 411 mineurs. Par ailleurs, le ministre a annoncé que les médecins et agents de la santé exerçant au sein des établissements pénitentiaires bénéficieront de primes spéciales "consistantes".