Photo : Mahdi I. Concernés au plus haut point par la crise libyenne, Alger et Tunis affichent une union sans faille. Les deux pays font de la voie politique une condition sine qua non pour le dénouement du conflit, et rejettent fermement le recours à l'option militaire. «La solution sécuritaire est une non-solution», a martelé, hier, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse, tenue à Alger en compagnie de son homologue tunisien, Mohamed Mouldi Kéfi, à l'issue des travaux de la sixième session de la Commission de concertation politique entre les deux Etats. Pour le chef de la diplomatie algérienne, c'est aux Libyens de régler leurs problèmes, et de manière politique. Les deux ministres appellent les belligérants à reprendre la voie du dialogue et la réconciliation dans le cadre du plan de paix élaboré par l'Union Africaine, lors du dernier sommet de Malabo, le seul à pouvoir mettre fin au sanglant conflit qui déchire le pays depuis le mois de février dernier. Une feuille de route, créditée, qui plus est, par les grandes puissances à l'instar de la Russie, l'Union Européenne et, dans une large mesure, Les Nations Unies. «La Tunisie souhaite une solution pacifique en Libye dans les plus brefs délais. Un consensus international a pratiquement été atteint sur l'échec de l'option militaire», a décrété de son côté le ministre tunisien. Sur le Soudan, M. Medelci et M. Kéfi ont réitéré la disposition de leurs pays à apporter l'aide nécessaire aux deux pays (le Soudan et le Sud Soudan) pour le rétablissement de la paix dans la région. Sur le plan bilatéral, l'entente est également au rendez-vous. Les deux pays envisagent d'élargir et renforcer leur coopération économique. M. Medelci a annoncé la signature d'un accord concernant les frontières maritimes. Son homologue tunisien se félicite de la prospérité des relations commerciales, estimées, selon lui, à plus d'un milliard et demi de dinar tunisien, faisant de l'Algérie le premier partenaire économique arabe et africain de la Tunisie. M. Kéfi a tenu à rassurer les Algériens désirant passer leurs vacances estivales en Tunisie, en démentant formellement les «rumeurs» sur la détérioration de la situation sécuritaire. «Nous n'avons enregistré à ce jour aucun agression contre les touristes, qu'ils soient occidentaux ou Algériens» a insisté le ministre tunisien. Et d'annoncer, plus loin, un accord entre les deux pays portant sur les facilités accordés à la résidence des Algériens en Tunisie et vise versa. M. Kéfi n'a pas également omis de saluer l'appui «moral» et «matériel» apporté par l'Algérie à la Tunisie au lendemain de la révolution de janvier.