Position n «Ceux qui vont faire l'histoire, ce sont ceux qui aident les Libyens à reprendre le langage de la paix et non pas ceux qui les aident à s'armer pour s'entre-tuer.» C'est ce qu'a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. L'Algérie et la Tunisie ont, via leurs ministres des Affaires étrangères, plaidé pour une «solution politique» à la crise libyenne. S'exprimant, hier, lors d'un point de presse conjoint tenu à l'issue de la réunion de la 6e session de la commission de concertation politique entre l'Algérie et la Tunisie, les deux ministres des AE ont relevé «une convergence dans les positions des deux pays, notamment concernant la crise libyenne». Mourad Medelci et son homologue tunisien ont affirmé que «le dialogue politique est la seule voie pour résoudre cette crise». «La démonstration se fait un peu partout sur la vanité de la solution militaire», a souligné le chef de la diplomatie algérienne, tout en réaffirmant la nécessité de respecter les résolutions de l'ONU sur la Libye, notamment concernant l'embargo sur les armes. «La seule issue à cette crise est entre les mains des Libyens. Nous sommes avec eux, nous attendons avec impatience une réconciliation entre eux, pour une Libye nouvelle», a déclaré M. Medelci. En outre, le chef de la diplomatie tunisienne, Mohamed Mouldi Kéfi, a estimé qu'aujourd'hui, «il y a une conviction, presque universelle, que la seule issue à cette crise est la solution pacifique. L'option militaire n'arrange ni les Libyens ni les intérêts de l'Algérie et de la Tunisie» «La situation en Libye est préoccupante car, l'Algérie et la Tunisie ont des frontières avec ce pays. Il y a notamment la question des réfugiés qui nous préoccupe. Le nombre de réfugiés qui ont transité par le territoire tunisien est estimé à plus d'un demi-million. Beaucoup ont regagné leur pays, mais il reste tout de même 100 000 Libyens en Tunisie», a précisé le ministre tunisien des AE. Par ailleurs, concernant la proclamation de l'indépendance du Sud-Soudan, M. Medelci a dit espérer que le Soudan «a retrouvé la paix et la stabilité. Toutefois, il faut dire que tout n'est pas encore réglé, en voie de règlement, notamment en ce qui concerne la région d'Abyei et celle du Darfour». Il a aussi souligné que «l'Algérie est prête à apporter son aide et son soutien à ces deux pays frères». De son côté, le ministre tunisien a estimé que la proclamation de l'indépendance du Sud-Soudan est une «bonne nouvelle pour le Soudan et pour l'Afrique». Mohamed Mouldi Kéfi est revenu, de son côté, lors de ce point de presse, sur la situation dans son pays. «Pendant quelques mois déjà, il y a un retour au calme et à la stabilité malgré quelques manifestations», a-t-il indiqué. Contrairement à ce qui a été annoncé par certains médias, le chef de la diplomatie tunisienne a affirmé qu'il n'y a eu «aucune agression contre les touristes étrangers en Tunisie». Des relations «exemplaires» «La coopération entre l'Algérie et la Tunisie est positive dans tous les domaines, que ce soit le commerce, l'énergie ou l'investissement. Nous voulons élargir notre coopération aux autres domaines, notamment le tourisme, un domaine dans lequel la Tunisie possède une grande expérience», a déclaré, hier, Mourad Medelci, lors d'un point de presse avec son homologue tunisien. Il a annoncé qu'une «importante convention, relative aux frontières maritimes entre les deux pays, sera signée, demain, lundi entre les deux parties». Le ministre tunisien des AE a, quant à lui, qualifié les relations entre les deux pays d'«exemplaires». «L'Algérie est notre premier partenaire économique. Les échanges commerciaux sont estimés à 1 milliard 500 000 dinars tunisiens. Même pendant les cinq derniers mois de cette année, nos relations économiques ont enregistré une grande amélioration. Les relations entre les deux pays sont également fortes dans d'autres domaines comme l'éducation, la culture et le tourisme. Nous voulons voir beaucoup plus d'Algériens visiter la Tunisie mais aussi de Tunisiens en Algérie», a précisé Mohamed Mouldi Kéfi.