Photo : Fouad S. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Halim Benatallah, était, hier, à la gare maritime du port d'Alger pour s'enquérir des conditions d'accueil des 1007 passagers émigrés, arrivés de Marseille à bord du Tarek Ibn Ziad. Cette troisième sortie du ministre s'inscrit dans le cadre d'un plan de travail élaboré spécialement pour assurer un meilleur accueil. D'ailleurs, M. Benatallah a affirmé avoir constaté des améliorations dont la multiplication par six du nombre de box policiers qui étaient l'année passée de 3 seulement. «L'opération de dédouanement et de passage à la PAF qui prenait 7 à 8 heures ne dépasse plus les 3 heures aujourd'hui», a-t-il relevé. En effet, le passage des 308 véhicules, déjà dédouanés au niveau du navire, n'a pas pris plus de deux heures. L'autre amélioration constatée a été le «couloir vert» réservé aux passagers qui arrivent en famille, aux malades et aux personnes handicapées. Aussi, les services du secrétariat d'Etat auprès du ministère des Affaires étrangères chargé de la Communauté algérienne établie à l'étranger ont lancé une campagne d'information. Dans un guide qu'il leur distribue à leur arrivée, les voyageurs trouvent tous les renseignements concernant leur prise en charge. Ce document contenant les adresses de tous les intervenants dans ce domaine (police, douane...) est distribué au niveau des ports, des aéroports et des points de passage frontaliers. Nos émigrés arrivés, hier, ont salué ces améliorations mais ils demandent plus. «Il est vrai que des efforts sont fournis ces dernières années mais nous demandons plus parce que nous savons qu'il y a beaucoup mieux ailleurs», estime Mme Benmeziane qui n'a pas trouvé où chauffer le biberon de son bébé à bord du bateau. Son mari s'est plaint de l'utilisation excessive de l'aspirateur à bord du navire. «On nettoie aux moments des repas. Il y a la poussière qui monte. C'est incroyable», déplore-t-il. L'autre lacune relevée par les émigrés à leur arrivée au port d'Alger réside dans l'absence de distributeurs automatiques bien que la direction du port ait mis à leur disposition de l'eau fraîche. «Dans une dizaine de jours, nous allons mettre en place des distributeurs automatiques de boissons chaudes et froides», a promis le Directeur adjoint des douanes, M. Touati. Cependant, la plupart des passagers se plaignaient des tarifs. «Les prix des billets sont excessivement chers. J'ai payé 2 060 euros pour des cabines couchantes pour moi, ma femme et deux bébés», indique Mustapha. «Je ne touche que 600 euros par mois et je dois payer 560 euros pour rentrer au pays. Il faut que les autorités algériennes pensent à la catégorie des démunis parmi les émigrés», ajoute un autre. Mais pour M. Benatallah, les prix des billets relèvent de la santé financière l'Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENMTV) «endettée de 14 milliards de dinars». L'autre problème majeur pour l'ENMTV est le prix de carburant qui est passé de 52 à 58 000 dollars la tonne. De ce fait, M. Benatallah a invité la direction de l'ENMTV à se rapprocher de Naftal pour la prise en charge de ce dossier au niveau national. «En dépit de ces contraintes, nos tarifs n'ont jamais été revus à la hausse», affirme Mme Hamoutène, responsable au sein de l'entreprise de transport maritime qui précise que les tarifs promotionnels sont appliqués en dehors de la saison estivale. Elle a notamment fait remarquer que l'ENMTV n'est pas subventionnée alors que d'autres Etats - dont la France - le font pour leurs entreprises de transports publics.