Photo : Fouad S. La formation pédagogique du handicapé et ses impacts sur les plans psychologique et sociologique, la formation et l'insertion sociale et ses répercussions sur la société, la nécessité pour le handicapé de passer de la sphère des cas sociaux pour devenir un élément actif et un moteur de la dynamique dans la société et enfin, définir les méthodes et les opportunités idoines afin de renforcer la coopération entre le mouvement associatif national et le handicapé sahraoui. Ce sont là, les thèmes qui ont été développés lors de la cinquième université d'été de 15 jours, organisée par l'Union nationale des handicapés algériens (UNHA) au centre de formation pédagogique pour handicapés de Khemisti, wilaya de Tipasa. La nouveauté de cette cinquième édition est, en effet, la participation d'une délégation sahraouie composée de 25 participants. «Pour cette université d'été, nous avons tenu à associer nos frères et sœurs handicapés du Sahara occidental afin que nous puissions échanger nos expériences respectives dans le domaine de la formation et la prise en charge des handicapés. L'idée de cette coopération a germé lors de la tenue, en avril dernier, d'une semaine de solidarité, sous le slogan ‘'le handicapé algérien partage son morceau de pain avec son frère handicapé sahraoui''». «Cette initiative s'est poursuivie durant le même mois par une visite aux camps sahraouis par une délégation de l'UNHA. Par voie de conséquence, leur participation à notre université d'été est une suite logique, sous-tendant, d'une part, le renforcement de la coopération entre nos deux pays, et de l'autre, la réaffirmation de notre engagement et notre soutien indéfectible à la cause sahraouie», souligne Khellou Mohamed, vice-président de l'UNHA. Et d'ajouter : «en plus des 25 représentants de la délégation sahraouie, constituée de directeurs et de fonctionnaires de centres pour handicapés, plus de 40 participants algériens, des responsables au sein du mouvement associatif pour handicapés ont assisté aux travaux de l'université d'été. D'une manière générale, le but de cette rencontre est de former des formateurs des handicapés, en prenant en compte les aspects pédagogiques et de la formation professionnelle. Il est donc question de contribuer le plus efficacement possible à ce que le handicapé soit autonome et non pas un fardeau pour sa famille et la société. En d'autres termes, notre stratégie, si l'on peut dire, est d'accompagner le handicapé pour qu'il se départisse du statut du consommateur pour devenir un citoyen producteur». Qu'en est-il de la coopération dans ce domaine entre l'Algérie et le Sahara occidental ? A ce propos, Mohamed Salem Hamoudi Abdelfettah, le chef de la délégation sahraouie, affirme que cette université d'été est une ébauche prometteuse pour la consolidation des relations fraternelles liant les mouvements associatifs des deux pays. «En prenant part à l'université d'été de l'UNHA, nous souhaitons profiter au maximum de l'expérience algérienne dans les domaines de la protection et la formation des handicapés. D'une façon pratique, nous sommes fortement et particulièrement intéressés par les programmes de pédagogie et de formation appliqués en Algérie qui ont grandement aidé les handicapés à mieux s'insérer dans la société et devenir ainsi autonomes», confie-t-il. Ce partenariat profitera aussi aux participants algériens, souligne pour sa part Khellou Mohamed. «Lors de notre séjour dans les camps des réfugiés et les territoires sahraouis libérés, nous étions captivés par la méthode de formation qui y est dispensée. Dans les centres pour handicapés, les classes d'enseignement et de formation sont aménagées de sorte à ce que l'élève et le stagiaire se sentent chez eux, dans leur foyer familial. Car, elles (salles) restituent la même ambiance dans la mesure où, au-lieu des chaises, ils s'assoient sur des matelas. Cette expérience s'est avérée, vu les performances obtenues, une réussite». Pour revenir aux travaux de l'université d'été, intitulée «Idéologie de formation dans les milieux des handicapés et ses impacts sur l'Etat et la société », les participants ont assisté durant cinq jours à un cycle de conférences et des forums au cours desquels il a été débattu des questions relatives à la formation des handicapés et leur insertion. Les dix jours derniers jours de l'université d'été ont été consacrés aux loisirs.