Des moudjahidine et historiens ont évoqué hier à Alger quelques aspects du parcours militant du responsable de la wilaya historique IV, Salah Zaâmoum, à l'occasion du 50e anniversaire de sa mort en axant tout particulièrement sur ses négociations avec le général De Gaulle en 1960.Les intervenants à la conférence organisée par l'association "Machaâl Echahid' au centre de presse du quotidien "El Moudjahid" ont abordé les circonstances historiques qui ont précédé cet évènement notamment la situation de la Révolution à l'intérieur et sa relation avec les dirigeants de l'extérieur, soit le Gouvernement provisoire de la République Algérienne (GPRA).Rabah Zaâmoum, fils du chahid, auteur d'un ouvrage sur le parcours militant de son père, a retracé dans son intervention, le parcours militantde son père au sein du Parti du peuple algérien (PPA), sa contribution à la préparation de la Révolution jusqu'à sa succession à la tête de la wilaya historique IV en remplacement du chahid M'hamed Bouguerra. Rabah Zaâmoun a rejeté l'étiquette de "trahison" collée à son père, martelant que la rencontre qui s'était déroulée au palais de l'Elysée le10 juin 1960 "était avec le président de la République française et non avec l'armée française", précisant que le sujet de la rencontre "ne concernait pas ce que la France avait appelé la paix des braves" mais "l'autodétermination du peuple algérien".Salah Zaâmoum et ceux qui l'accompagnaient, a-t-il poursuivi, "avaient demandé à De Gaulle sa position vis-à-vis de l'autodétermination en lui précisant que leur présence à l'Elysée ne signifiait pas l'arrêt des combats".Evoquant les motifs qui avaient poussé son père à "négocier"avec De Gaulle, il a notamment cité une situation qu'il a qualifiée de "catastrophique"que vivaient les moudjahidine entre 1959 et 1960 par "manque de matériels, de provisions et de logistique en raison des lignes Challe et Morrice", etc.Outre ces raisons, l'intervenant a parlé de l'effet engendré par la mort au champ d'honneur des colonels Amirouche et El Haoues au mont Thamer alors qu'ils étaient en route pour entrer en contact avec la direction de la Révolution à l'extérieur le 29 mars 1959 ensuite la mort en martyr du colonel M'hamed Bouguerra le 5 mai 1959.Quant au commandant Lakhdar Bouragaâ, un des membres de l'armée de libération dans la wilaya IV historique, il a évoqué une partie de la rencontre avec le Président français, notamment l'appel lancé par Salah Zaâmoum à De Gaulle lui demandant de "parler avec les cinq dirigeants de la Révolution détenus en France (Ahmed Ben bella, Mohamed Boudiaf, Hocine Ait Ahmed, Rabah Bitat et Mohamed Khider) s'il voulait vraiment une solution pacifique à la question algérienne". Le moudjahid et ancien ministre Abdelhafid Amokrane a, pour sa part, affirmé que Salah Zaâmoum avait "fait l'effort" et pris l'initiative d'engager une négociation avec De Gaulle étant donné la situation dans laquelle se trouvait la Révolution à l'intérieur.L'écrivain Mohamed Abbas a, pour sa part, passé en revue la vie du chahid, en s'attardant sur l'environnement militant dans lequel il avait évolué et les services qu'il avait offerts aux militants du mouvement national avant sa participation à la préparation de la Révolution du 1er novembre à laquelle il avait pris part.Salah Zaâmoum, né le 29 novembre 1928 à Ain Taya (Alger), avait adhéré au mouvement nationaliste avant le déclenchement de la révolution. Il a été arrêté en 1953 et condamné à une année de prison. Il participera ensuite à la préparation de la Révolution et deviendra l'un de ses dirigeants.Salah Zaâmoum est mort en martyr le 20 juillet 1961 alors qu'il était en route pour Tunis afin de rencontrer les membres du GPRA pour leur exposer la situation qui prévalait dans la wilaya IV.