Photo : Lylia. M. Comme chaque année en pareille période, les marchés de la capitale sont pris d'assaut par les ménagères. Malgré la chaleur caniculaire, les Algérois, ramadhan oblige, se sont rués sur les marchés afin de s'approvisionner en denrées alimentaires espérant passer la première semaine du ramadhan sous de bons auspices. Marché Amar El Kama, ex-rue de Chartres. L'ambiance est ordinaire, même s'il est vrai que la ruée sur les boucheries est perceptible de loin. A la recherche de bonnes affaires, les femmes, en expertes, passent d'un étalage à un autre. Elles prennent tout leur temps pour acheter une marchandise de bonne qualité, si possible à moindre prix. La patience finit parfois par payer, car le prix des légumes et fruits, notamment, varie d'un étalage à un autre, même si la différence ne dépasse pas cinq dinars. «En dépit de mon âge avancé, je fais tous les étalages avant de faire des achats. Car si à chaque produit acheté, j'économise cinq à dix dinars, je me permettrai d'acheter un autre produit avec l'argent économisé», soutient, sourire aux lèvres, une vieille Algéroise. La viande rouge étant chère pour les petites et moyennes bourses, nombreux étaint ceux qui se rabattaient sur les viandes blanches. «Je suis venue acheter de la viande, mais il est fort probable que je retourne à la maison bredouille, car ma bourse ne me permet de le faire», affirme une septuagénaire, qui n'a pas caché sa colère contre les commerçant véreux et autres spéculateurs à l'origine des augmentations des prix des produits de large consommation. Karim T., volailler, affirme qu'il a écoulé une grande quantité de poulets. «Cela s'explique, a-t-il estimé, par l'augmentation, depuis quelques jours, des prix des viandes rouges». Toutefois, il reconnaît que la cherté de la vie oblige, beaucoup de personnes ont économisé un peu d'argent, quitte à se passer de certains produits, pour éviter de contracter des crédits, une fois la rentrée sociale arrivée. «Il ne faut pas oublier que la rentrée des classes, qui générera d'autres dépenses supplémentaires, interviendra quelques jours après l'aïd», tient-il à préciser. Si les consommateurs pointent du doigt certains vendeurs à l'origine de la flambée des prix, les commerçants, eux, expliquent cette situation par la hausse des prix au niveau des marchés de gros. «Les prix de la carotte, du navet et de la courgette ont connu une augmentation significative, ces trois derniers jours. Au marché de gros, le prix de la courgette a atteint 80 dinars le kilogramme, alors que la semaine passée, elle se vendait à seulement 35 dinars le kilo», affirme Hamid K., marchand de fruits et légumes à l'ex-marché Nelson de Bab el-Oued. Comme de coutume, le marché des Trois-Horloge de Bab el-Oued est plein comme un oeuf. Dedans, ce qui saute aux yeux, c'est la boucherie Er-rahma, où une trentaine de personnes attendent d'être servies. Ici, la viande est proposée à des prix raisonnables. A titre d'exemple, la viande ovine est cédée entre 659 et 799 dinars le kilo, tandis que celle du bovin est vendue entre 599 et 699 dinars, alors qu'ailleurs elle est écoulée à 850 dinars, voire plus. Tout le monde est soulagé, d'autant que la viande achetée est de bonne qualité. «J'avoue que j'allais repartir à la maison sans avoir acheté de la viande. C'est une amie qui m'a informé de l'existence de cette boucherie qui affiche des prix raisonnables», affirme une vieille, contente d'avoir fait une bonne affaire. Toujours est-il que les ménagères souhaitent que la piété s'invite aussi sur les étalages des marchés.