La Mauritanie vit le mois de sacré de Ramadhan avec beaucoup de spiritualité, de piété et de fraternité. Pour ses quelques trois millions d'habitants, l'esprit du Ramadhan se résume en une phrase : «Un mois de grande piété, de sobriété et de pardon…». Les vieilles traditions des tribus et les rituels pèsent de tout leur poids. A l'instar du Mali et du Sénégal, la Mauritanie compte plusieurs tribus. Et que ce soit chez les maures (tribu arabe basée au nord et à l'est), les Samasites (tribu de l'ex-président Ould Taya), Ouled Dlim ou encore les Esbihis… la tradition est partout la même pendant le mois sacré. Les Mauritaniens passent leurs après-midis à flâner dans les souks. Les marchés des villes sont inondés de fruits et légumes. Pour rompre leur jeûne, les Mauritaniens font tout dans la simplicité : lait caillé et mélangé à de l'eau et du sucre, dattes, de la bouillie de céréales et du jus d'oseille. Mais la boisson phare du pays au million de poètes reste le thé vert à la menthe. Après, jeunes et adultes accomplissent la prière du Maghreb. Au retour, on sirote le thé accompagné généralement d'un tagine, le Benava, d'un pot-au-feu sans légumes composé de sauce et de viande d'agneau, de chèvre ou de chameau. D'autres encore ont une préférence pour le méchoui avant d'enchaîner avec la prière d'Al Icha et les Tarawih jusque tard dans la soirée. Mais ce qu'il faut retenir est que les mosquées sont bondées d'enfants, de jeunes et de personnes âgées. En Mauritanie, tout le monde s'y rend quel que soit son âge. Le soir, des veillées de chant soufi sont tenues dans plusieurs quartiers et mosquées, alors que les nantis distribuent des produits alimentaires aux plus nécessiteux. C'est dire qu'en Mauritanie, le mois de Ramadhan est une fête sacrée que toute personne attend avec impatience.