L'Espagne et l'Italie sont au creux de la vague. La crise de la zone euro prend une allure inquiétante. Même si un porte-parole du gouvernement allemand estime qu'il n'y a «aucune raison de s'énerver, l'européo scepticisme est favorisé par le péril annoncé de la contagion de dette et les sombres perspectives de la croissance provoquées par la hausse de l'inflation, une baisse de la demande en provenance des pays émergents et les retombées du séisme japonais». «La mauvaise passe de la zone euro au deuxième trimestre pourrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année », avertit l'agence de notation Standard & Poor's (S&P) établissant une baisse des activités dans les secteurs des services et manufacturier. Outre l'effet dépressif de la « bombe de la dette » américaine, l'effet boule de neige de la crise de la zone euro est un coup sévère porté à la stabilité des marchés financiers internationaux. L'Espagne et l'Italie sont au creux de la vague. Les « deux maillons faibles » ont basculé dans le spectre de l'endettement. La dette publique de l'Espagne a atteint 63,6% du Pib (contre 55% il y a un an), alors que le cas italien se révèle plus catastrophique avec un taux d'endettement de l'ordre de 120% du Pib proche de la Grèce (140%) et beaucoup plus élevé que celui du Portugal (93%) et de l'Irlande (96%). L'équation de la crise de la zone euro se complique davantage. Il est en effet admis que si le sauvetage de la Grèce, du Portugal et de l'Irlande, voire de Chypre qui représentent 6% du Pib de l'Union européenne est chose aisée, la gestion de la dette des deux géants de l'UE (près de 30% de la zone euro) est une entreprise délicate. L'UE a-t-elle les moyens de stopper la dérive qui tend à se généraliser ?