Pour le gérant du resto, le repas garni et varié est de mise. Il estime qu'il est un devoir «de nourrir convenablement les plus démunis pendant tout le mois de Ramadhan». Au total 50 centres de distribution de repas chauds sont ouverts durant tout le mois de Ramadhan à travers le territoire de la wilaya de Sétif. Quinze centres sont gérés par les APC, 23 centres par les donateurs et personnes bienfaisantes alors que les 12 autres sont gérés par les associations caritatives. L'APC a prévu 4 centres dans la ville de Sétif alors que les bienfaiteurs sont innombrables, cette année. Le plus grand centre est implanté en plein centre-ville. Ce restaurant des plus connus, sert quotidiennement 150 repas, selon le témoignage de son gérant. Il s'agit d'un restaurant qui sera ouvert durant tout le mois de Ramadhan pour la prise en charge des couches les plus démunies de la société ainsi que les visiteurs de passage à Sétif. Selon l'aîné des gérants du commerce familial transformé pour la circonstance en resto de la Rahma, les couverts servis le premier jour ont dépassé largement les prévisions. «Nous pensions atteindre largement nos objectifs avec une estimation de moins d'une centaine de plats», nous explique-t-il. Un tour du côté des lieux, à quelques minutes de la rupture du jeûne, les tables étaient pleines. Une salle plongée dans le silence, qui met en valeur une situation d'attente d'une population visiblement épuisée sous le poids des journées harassantes et caniculaires du mois d'août. Les traits des visages des personnes attablées donnent un vif sentiment de solitude car on y trouve des manœuvres, des maçons en service à Sétif en provenance des régions lointaines, quelques mères accompagnées de leur progéniture. Elles profitent en pareille circonstance de l'esprit de solidarité traditionnel le temps d'un mois. Pour le gérant du resto, le repas garni et varié est de mise. Il estime qu'il est un devoir «de nourrir convenablement les plus démunis pendant tout le mois de Ramadhan». L'invitation du journaliste à la table des nécessiteux est une confirmation de la consistance et de la qualité des repas. Avant l'heure d'El Iftar, les tables sont déjà garnies de pain, de salade ainsi que de boissons variées. A l'appel du muezzin pour la rupture du jeûne, le décor est tout autre grâce à la mobilisation du personnel. C'est le silence radio qui plane dans la salle. Les assiettes de soupe vite servies sont vidées d'un geste machinal. Impassibles, les serveurs vraisemblablement très expérimentés n'hésitent pas à servir le restant du menu avant de s'attabler à leur tour. Selon le patron, le menu doit comporter viande rouge ou blanche, c'est selon, ainsi que le dessert. Une condition qui maintient intacte la noblesse du devoir accompli. Un service réactivé le lendemain avec la même ardeur. Les gérants semblent décidés à boucler le mois de bienfaisance et de solidarité avec la même ferveur.