Malgré la menace russe d'opposer son veto au projet de résolution, la France et la Grande-Bretagne ont réaffirmé leur volonté de déposer hier mercredi, une résolution devant le conseil de sécurité de l'Onu pour «condamner la répression» en Syrie. La Russie, pour sa part, reste opposée à cette idée. Mardi, elle a clairement laissé entendre qu'elle pourrait opposer son veto à une telle initiative. Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, «en ce qui concerne la question d'un examen au Conseil de sécurité de la situation syrienne, nous estimons que le travail doit avoir pour but de résoudre les problèmes par des moyens politiques et non de créer les conditions d'un autre conflit armé». Il expliquera la position russe par l'embourbement et l'enlisement de la situation en Libye. La Grande-Bretagne explique son aval à l'initiative française, ancienne force occupante de la Syrie, par le nombre de victimes depuis le début de la contestation la mi-mars dernier.Son Premier ministre, David Cameron, a affirmé devant le parlement de son pays, que la Grande-Bretagne ne doit pas rester silencieuse face «à des actes scandaleux». Il dira, faisant une allusion claire à la Russie, «si quelqu'un vote contre cette résolution ou tente d'y opposer son veto, il devra en référer à sa conscience». Le projet de résolution a été rédigé par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague avait indiqué mardi que son pays tentait «de persuader d'autres pays que le Conseil de sécurité a le devoir de s'exprimer» sur la situation en Syrie. «Le président Assad est en train de perdre sa légitimité, il devrait faire des réformes ou partir», avait déclaré M. Hague juste après le carnage de Jisr al-Choughour. Il soutiendra que le projet de résolution avait notamment pour objectif de «condamner la répression en Syrie, demander au gouvernement syrien de répondre aux revendications légitimes des Syriens, relâcher tous les prisonniers d'opinion, lever les restrictions sur les médias et sur l'internet». Le conseil de sécurité devait se réunir hier à partir de 20 heures (heure algérienne) pour débattre de ce projet. Après la levée de l'état d'urgence, le régime syrien avait annoncé la création d'une Commission sur le multipartisme et une amnistie générale. Les affrontements se poursuivent et les manifestations sont violement réprimées. G. H.