De la «racaille», des «criminels étrangers»: c'est en ces termes choisis que l'Union démocratique du centre (UDC), le parti de droite populiste suisse qui a obtenu 29% des votes aux dernières législatives, a attaqué cette semaine les travailleurs frontaliers venus de France. Ces propos publiés sous forme d'encart publicitaire dans la Tribune de Genève et une affiche représentant une femme voilée au regard menaçant et des minarets aux allures de missiles qui transpercent le drapeau hélvétique, ont mis la Suisse «en ébullition» et provoqué un tollé d'indignation. Les responsables de ce parti qui ont été pointés du doigt en septembre par le Conseil de l'Europe sur le racisme, se défendent de toute xénophobie. Ils suggèrent de lire cette «affaire» dans un contexte de «surenchère» à quelques jours des élections au parlement du canton de Genève. L'UDC a perdu du terrain face à son principal concurrent, le Mouvement citoyens genevois (MCG) dont le président Eric Stauffer dit craindre que la ville aux bords du Leman ne devienne un «déversoir pour les 2,9 millions de chômeurs français».