Les Suisses se prononcent aujourd?hui par référendum sur un projet visant à faciliter la naturalisation des étrangers. Le texte proposé introduit pour la première fois le droit du sol dans la législation suisse. S'il est approuvé, les étrangers pourront faire une demande de naturalisation au bout de huit années de résidence en Suisse contre 12 actuellement et les jeunes ayant effectué cinq ans de scolarité obligatoire dans le pays («2e génération») bénéficieront d'une procédure facilitée. Quant à leurs enfants («3e génération»), ils seront Suisses à la naissance. Le projet suscite la colère de l'Union démocratique du centre (UDC, droite populiste), devenue, l'an dernier, le premier parti de Suisse lors des élections législatives avec 27 % des voix. Ce référendum a lieu sur fond de xénophobie. Une campagne qui a été menée par l?UDC. Ce dernier a diffusé des affiches montrant un passeport suisse avec la photo d'Oussama Ben Laden. Un député UDC a fait publier dans la presse un encart demandant si «les Musulmans (seront) bientôt en majorité en Suisse». Alors que l'ensemble de la classe politique appelle à voter oui au référendum à l'exception de l'UDC, des dirigeants de cinq grands partis ont lancé un appel à un «sursaut républicain» face à ce «climat de peur et de haine que rien ne justifie», une première dans les annales du pays. Mais à l'approche du scrutin, les sondages montrent une chute du soutien à la réforme, qui doit être approuvée à la fois par une majorité de la population et une majorité des 26 cantons.