Le très vaste élan de solidarité durant ce mois de Ramadhan vient d'aboutir par la campagne de don de sang. Des clino-mobiles flambant neuf, en permanence dans tous les quartiers de la capitale, accueillent les âmes charitables qui se dévouent pour porter secours aux malades en manque de ce précieux liquide. Une opération qui ne manque pas de répondant, puisque les citoyens, à travers le territoire national, se sont donné le mot pour rejoindre, après la rupture du jeûne, les différents centres de prélèvement de sang. Après les restaurants de la Rahma, la solidarité s'est déplacée vers un autre volet humanitaire élargi à la sauvegarde des vies. Cette prise de conscience est tel un devoir national que les donneurs ont hâte de s'acquitter. Au centre de transfusion sanguine de l'hôpital Mustapha, les opérations de prélèvement se déroulent sous les feux de la bonne action. Toutes les franges de la société y sont présentes, un véritable appel sous les drapeaux dans cette grande collecte de vie. Heureux qui comme un donneur aura accompli ce geste qui dénote la noblesse intrinsèque du citoyen. Les valeurs humaines et universelles telles que prescrites par le Saint Coran y sont présentes. C'est en fait en ce mois sacré qu'intervient la foi et la piété envers les nécessiteux et les malades, et vers qui vont toutes les pensées. Le Croissant-rouge algérien et toutes les institutions hospitalières sont mis à l'épreuve d'une extraordinaire action humanitaire qui fait école dans la vie citoyenne. Cette tranche de vie qui passe de veine à veine entre les Algériens est le fruit d'une magnifique communion des esprits gagnée par l'amour du prochain et le désir de bien accomplir leur mission humanitaire. Le Ramadhan, c'est aussi l'épreuve de plus de quatorze siècles menant à la réconciliation avec soi-même et son voisin. C'est par le sang que se lie l'amour et l'amitié avec son prochain, la veine tendue pour un don de sang équivaut à une permutation d'une vie à une autre par l'entremise d'un nouveau souffle. Demain est un autre jour, la deuxième décade du mois du jeûne promet une vaste communion dans le comportement sociétal. «C'est par un grumeau de sang que naquit la vie», une directive divine qui retrouve toute son explication dans le don de sang.