Ibn Battuta, né le 24 février 1304 à Tanger (Maroc) et décédé entre 1368 et 1377 (ses dernières années restant obscures) fut l'un des plus grands explorateurs de tous les temps. Ibn Battuta, le «Marco Polo» de l'Islam, parcourut 120 000 km en 28 ans de voyages, de Tombouctou à Bulghar (en actuelle Russie, sur la Volga) et de Tanger à Pékin. Ses récits sont plus précis et moins fabulateurs que ceux de Marco Polo. On peut distinguer quatre périodes dans les voyages d'Ibn Battuta : 1325-1327 : premier pèlerinage à La Mecque (le hadj) par le Maghreb, exploration de la vallée du Nil, de la Syrie, de l'Irak et des villes d'Iran. 1328-1330 : deuxième pèlerinage à La Mecque en passant par les côtes du sud de la péninsule arabique jusqu'à Kilwa Kisiwani et sur les côtes est-africaines de culture swahilie dans son célèbre ouvrage Rilha. 1330-1346 : troisième pèlerinage à La Mecque, exploration de la Turquie, la mer Noire, l'Asie centrale, l'Inde puis Pékin par Ceylan et l'Indonésie. 1349-1354 : traversée du Sahara jusqu'au Mali. Le 14 juin 1325, Ibn Battûta part de Tanger pour son pèlerinage à La Mecque. Il traverse rapidement l'Algérie alors en pleine guerre civile (Ibn Battûta n'y fait pourtant aucune allusion). Il arrive à Tunis sous le règne du sultan hafside Abu Yahya Abu Bakr al-Mutawakkil au moment de la fête de la fin du Ramadhan. Il se joint à une caravane partant pour l'Arabie. De passage à Tripoli, il se marie une première fois et repart avec son épouse. En cours de chemin, un différend avec son beau-père le fait divorcer. Il se remarie avec une autre femme de la caravane, fille d'un lettré originaire de Fès. En janvier 1326, il arrive à Alexandrie. Ibn Battûta donne une description détaillée du phare d'Alexandrie et signale qu'à son retour en 1349 il ne trouva sur ces lieux qu'un tas de ruines. Ibn Battûta passe au Caire. Il explique alors le système fiscal local basé sur la hauteur de la crue annuelle du Nil, cette crue étant le signe de récoltes plus ou moins abondantes. Il passa près des Pyramides de Gizeh. À l'époque, elles étaient encore couvertes d'un parement de calcaire qui les rendaient luisantes au soleil. Ibn Battûta raconte qu'un souverain voulut pénétrer dans une pyramide en attaquant le parement calcaire avec du vinaigre chaud jusqu'à ouvrir une brèche. Partant du Caire, il remonte le Nil. Au passage, on apprend qu'un homme s'est enrichi en se servant des pierres des temples antiques pour construire une école coranique. Arrivé au bord de la mer Rouge, il ne peut traverser et doit faire demi-tour vers Le Caire. Dans ce chemin du retour depuis Assouan jusqu'au Caire, il semble s'attarder un peu plus à chaque étape. Pour cette partie du récit, Ibn Battûta semble faire une synthèse de plusieurs séjours dans la région. D'Egypte, il monte vers Gaza et de là vers Hébron, puis Jérusalem. La crainte de voir les croisés revenir prendre Jérusalem et s'y installer, avait fait prendre la décision paradoxale de raser toutes les fortifications. Ibn Battûta s'émerveille devant le dôme du Rocher. Ibn battûta remonte ensuite le long de la côte méditerranéenne en passant par Tyr, Sayda, Beyrouth, etfait un crochet par Damas.